Située au nord ouest de la Patagonie chilienne, Cochamo est une vallée considérée comme le Yosemite du sud. Encerclée de big walls tous plus beaux les uns que les autres, elle reste néanmoins bien plus sauvage que sa grande sœur californienne. En effet, Cochamo n’a été découvert par les grimpeurs qu’à la fin des années 90 et une forêt tropicale primaire ainsi que de féroces insectes protègent les parois de granit dépassant souvent les 1000 mètres de dénivelé. On n’arrive pas dans ce paradis par hasard !
– Bienvenidos a mi insomnio – Cerro Trinidad ED; 6c; V; 955 mètres. Un vrai big wall, classique au dessus la jungle
– Apnea – La Zebra TD-; 6a+; II; 100 mètres. La voie d’échauffement
– Sur les traces d’Indy – vallée de Paloma D; 5b; II; 270 mètres. Une petite jolie ouverture
– La voie sans nom – vallée de Paloma D; 5c; III; 300 mètres. Une ouverture décevante dans la jungle
Petit à petit, des voies impressionnantes y ont été ouvertes, nécessitant une logistique complexe, car même si désormais les sentiers sont très fréquentés, l’isolement y est parfois très important, et le reste encore selon les secteurs. Même si une fois nettoyé le rocher est similaire à celui du Yosemite, la jungle est très présente, notamment dans les lignes de fissures! Mais que l’on se rassure, il existe désormais des dizaines de voies bien nettoyées.En plus des approches longues et parfois complexes (il est ici très difficile de faire des voies longues depuis la vallée, hormis au Cerro la Junta), des taons qui pullulent et de l’absence de topo, le grimpeur devra se faire au style californien. Il n’y a que peu ou pas de spits, aucune prise, mais en revanche des fissures de tous les styles, trop fines pour les doigts, idéales pour les mains, abominables en off width, ou encore en cheminées parfois glauques. Les non habitués seront surpris par les cotations, certains 5.7 (4c) ressemblent parfois à des 6a! Et rares sont les voies longues et jolies dont le niveau n’excède pas le 6a. Préparez vos gants de fissures et travaillez vos verrous!
Quelques voies abordables permettent toutefois au grimpeur occasionnel de bien s’amuser, et la vallée reste magnifique à visiter. La jungle est loin d’être aussi hostile qu’à proximité de l’équateur même si elle reste très humide (on ne subit en revanche pas le célèbre vent puissant de Patagonie).
La biodiversité y est exceptionnelle, on rencontre de nombreux animaux exotiques comme des colibris, condors et une flore variée. Ici, vous pourrez faire un relais sur un sequoia! Et dans les lacs à quelques dizaines de kilomètres vous pourrez apercevoir des lions de mer ou des pingouins. A Cochamo même, les randonnées sont nombreuses et mènent parfois sur des sommets enneigés, comme à l’Arco Iris. Enfin, de nombreux toboggans naturels et petits sites de couenne occupent de belles journées.
Accès et accommodations : de Puerto Montt ou Puerto Varas (deux superbes ports de pêche, points de départs également pour Chiloé, un site phare du chili), atteints en une longue nuit de bus depuis Santiago du Chili. Un autre bus dépose au village de Cochamo (campings), puis une navette peut nous amener au bout de la piste, marquant le debut de la vallée de la Junta (ou de Cochamo). Avec ou sans l’aide de chevaux, il faut encore marcher 13 kilomètres dans la jungle et la boue pour rejoindre soit les campings soit le refuge de Cochamo (réservations obligatoires). Attention, on n’y trouve pas de quoi se nourrir et il faudra acheter et porter l’ensemble depuis Puerto Montt ou Puerto Varas.
L’ambiance peut être spéciale, notre camping s’est notamment fait confisquer l’ensemble des topos après une soirée musicale un peu trop bruyante pour les propriétaires… punition collective! L’ouverture de nouvelles voies peut également être mal perçue.
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