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Moniteur d'escalade Calanques, Sainte Victoire et provence, pour l'abordage des falaises et autres aventures verticales ! En méditerranée et au delà …

Les Croulants

Première longueur

La voie des Croulants, historique, est probablement l’une des plus belles des Calanques. Souffrant malheureusement de sa proximité immédiate avec « les futurs croulants » dont la photo dans le toit constitue sans doute le cliché le plus célèbre des Calanques, « les croulants » ne constitue pas pour autant un itinéraire moins intéressant. Certes moins difficile, le rocher est également moins patiné, et l’ambiance reste exceptionnelle. On gravit une superbe cheminée raide et aérienne, en très bon rocher, dans l’une des plus belles falaises de la région.

Malgré l’absence du toit spectaculaire qui constitue le clou des voisines des droite, on évolue ici sur un rocher typique de la falaise de l’Oule (également appelée falaise du Belvédère, pour son point de vue superbe qu’elle offre), constitué de rondeurs blanches et colorées, parfois un peu chipseuses, et souvent raides voir déversantes. Il s’agit d’une voie à faire absolument, un cran au dessus « Jet Lag« , mais nettement plus équipée.

Cette voie fut nettoyée il y a quelques années, et réequipée. Actuellement, il reste quelques points dans les longueurs, de bons goujons solides (et des trucs pourris qu’il faudrait disquer, des fois il faut aller jusqu’au bout des choses…). Cela en fait une voie idéale pour progresser dans la pose de protection (même si elle ne sera pas idéale pour débuter dans ce style!), mais on regrettera parfois des goujons pile à côté de fissures parfaites. Réequiper à l’identique se comprend bien chez les grimpeurs de trad’, qui cherchent à respecter au mieux les ouvreurs et l’histoire de la voie, mais peut être aurait il fallu un peu plus de recul pour faire un ensemble plus cohérent, car actuellement un grimpeur ayant la marge ne rajoute rien…

Une vue du haut de la voie

La paroi de l’Oule

Enfin, un petit mot sur les cotations : cette voie en 6a semblera probablement « sèche » pour des grimpeurs peu habitués aux cheminées. J’invite tous ceux qui seront d’accord avec ce ressenti à comparer avec les estimations autrefois distribuées : (cotations modernes entre parenthèse)

L0 : IV (5b); L1 : V (6a+); L2 : IV+ (5c); L3 : V+ (6a) (sortie d’origine à gauche).

Comment les petits V d’antan peuvent ils devenir de solides 5c/6a? Pourquoi y a t-il autant d’écarts sur certaines longueurs et peu sur d’autres? D’autant plus que le rocher n’a fait que se nettoyer, rendant systématiquement l’escalade de plus en plus facile…

Tout simplement, les cotations ne correspondent plus à celles d’avant (les anciens savaient grimper, alors que bon nombre de grimpeurs modernes ne savent que tenir les prises!) et l’habitude. Rares sont ceux qui ont aujourd’hui autant d’aisance que nos ainés en cheminées, et le placement en écarts n’est plus à la mode… Réfléchir dans le 5 lorsque l’on a fait des 7b à vue devrait laisser songeur !

La cheminée, en dernière longueur

L’approche :

Je vous recommande de passer par la « traversée des écureuils« . Cela évite soit des rappels pénibles, soit d’aller continuer de déboiser des rares coins préservés des Calanques, et permet à la fois de rallonger la voie et ainsi de démarrer une voie du bas, dans la tradition alpine. On démarre par la première longueur grimpante (5b) de la traversée, pile à l’aplomb des beaux surplombs et toits de la paroi…

L1 : 5b; Un mouvement très désagréable et patiné au départ, puis une fin terreuse et facile jusqu’à la terrasse de relais.

L2 : 5c/6a (6a+ dans le topo mais nous n’avons pas vu où); Cheminée évidente légèrement vers la gauche, on voit des goujons et une sangle pendouiller (attention à droite on part dans les futurs croulants, plus dure!). Superbe escalade, relais (un goujon à compléter) à gauche sur une mini terrasse au niveau d’une lunule à gauche, avant d’atteindre un boyau.

L3 : 5c/6a; Droit au dessus le relais, puis on rejoint à nouveau notre superbe cheminée que l’on remonte pour une escalade toujours aussi plaisante. Relais à gauche sur terrasse (évident), un goujon mal posé au relais (bravo…), compléter!

L4 : 6a; Ne pas partir vers les goujons (voie moderne), mais poursuivre la cheminée (lunules). Quelques pas un peu plus costauds que dans les longueurs précédentes à notre gout, avec des sections où il faut un peu se placer ! Relais équipé, on rejoint très facilement le plateau ensuite à pieds.

Daniel au second relais

1ière ascension : Guy Charmot, Michel Frager et Pierre Morizot en 1960

Difficulté : TD-; 6a, 5c obl.; II; 130 mètres ici présentés

Matériel : Friends 0.5 au 2 pour compléter les longueurs et R2 (R1 sur topo Calanques), même si un grimpeur engageant un minimum n’en posera sans doute pas… Câblés, les hexentrics fonctionnent bien. Matériel grande voie

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