Voici une grande classique des Calanques, connue internationalement. Sa réputation est loin d’être exagérée, car le rocher y est très beau et l’ambiance exceptionnelle. La célèbre traversée du toit est devenue mythique, mais les autres longueurs de la voie sont également très agréables. Alors, que peut on encore ajouter sur cette voie?
Hé bien, elle a subit un sacré lifting en 2013, et son caractère a été modifié. Même si certains s’opposent à ce genre d’actions, je vous présente ici mon point de vue, enthousiaste!
La voie des futurs croulants fut ouverte du bas, avec des moyens traditionnels. Peu à peu, des pitons sont restés à demeure dans les fissures et passages clés, la rendant de plus en plus équipée. Malheureusement, les embruns maritimes nuisent considérablement aux métaux composant les pitons, détériorant ainsi leur solidité.
Enfin, en 1992 l’équipement de celle-ci fut complété avec des spits inviolables. Cette action a probablement sauvé quelques vies!

La ligne des futurs croulants vue de profil
Voyant la dégradation progressive de l’équipement de ces vieilles classiques, le Comité Départemental 13 a décidé de nettoyer certaines voies d’aventure afin à la fois de rendre leur parcours plus sûr et de valoriser la pose de protections amovibles (coinceurs câblés et mécaniques, sangles).
Tous les points vieillissant dans cette voie ont donc été retirés (certains à priori un peu trop facilement, d’autres, de manière surprenante, avec une certaine difficulté), et à de rares endroits stratégiques des goujons INOX ont été posés (doit on alors parler d’équipement durable?).
Alors qu’avant la voie était très équipée de points très douteux, elle est désormais à aborder avec une mentalité d’escalade « traditionnelle » et un bon jeu de coinceurs, avec peu de points en place, mais sûrs.
Voici un petit topo de la voie en l’état actuel:
L’approche peut se faire soit en rappels à l’est de la voie depuis le refuge Azema (pas si simple à trouver!), soit par la traversée des écureuils. Le relais de départ est équipé, à l’aplomb d’une cheminée noire caractéristique.
L1: 5c, 40 mètres; Monter dans la cheminée noire, qui se sépare ensuite en deux. Prendre la branche de droite (malgré l’équipement visible à gauche: voie des croulants), parfois humide. Longueur pas simple à protéger dans ce rocher rond, mais très agréable. On arrive ensuite à la terrasse de relais à droite. Deux goujons dans la longueur.
L2: 5b, 25 mètres; légèrement à droite du relais une courte cheminée permet de gager la mini vire surplombant le relais: l’emprunter puis suivre le couloir évident pour trouver le second relais. Un goujon dans la longueur.
L3: 5b, 25 mètres par le boyau; Monter dans le boyau évident au dessus le relais (facile) et en sortir plein gaz: ambiance assurée! Traverser ensuite en ascendance à droite et trouver le relais dans une dalle inclinée, sous les toits impressionnants. Un goujon dans la longueur. Il est également possible de passer en dehors du boyau (6a), mais celui ci est vraiment rigolo.
L4: 6b (anciennement 6a+), 25 mètres; En ascendance à gauche vers un goujon (passage dur et patiné) réduisant l’exposition d’antan (ne pas aller vers le vieux spit droit au dessus le relais), on passe on mini pilier. On traverse ensuite à gauche sur des strates dans lesquelles les protections rentrent toutes seules, pour enfin affronter un court rétablissement. Relais entre les toits. Deux goujons dans la longueur (le second au deuxième pas dur, le réta).
L5: 6b, 20 mètres; La longueur mythique de la voie, traversant entre les toits. Auparavant très équipée, seul un coin de bois a été laissé au relais, témoin de l’équipement d’origine. Il faut désormais placer des bons friends pour rester en sécurité! La traversée est en soit plutôt facile, et deux goujons sont posés derrière l’angle pour le passage clé. On remonte ensuite une fissure facile pour faire le relais sur une vire confortable. Deux goujons dans la longueur.
L6: 6a, 20 mètres; A droite du relais, remonter le fissure large (friend #4 utile avant le premier goujon), avant de passer l’arête (coincement de tête intéressant!). Remonter cette superbe fissure large/dièdre jusqu’au sommet de la falaise. Encore une belle longueur. Deux goujons dans celle ci.
On rejoint alors aisément l’abri Azéma.
1ière ascension: Vincent Bourges, François Guillot, Jacques Kelle, Phillipe Kelle, André Tête, 1964
Difficulté: TD+, 6b max et 6a obligatoire. 150 mètres. Elle est assez abordable.
Matériel nécessaire: Un jeu de câblés, un jeu d’hexentrics et un jeu de friends avec le numéro 4. Matériel classique de grande voie. Partiellement équipé en goujons inox marine.
Remarque: voie très bien abritée du mistral, à éviter par vent d’est.
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