L’aiguille Bertine est un secteur phare de la Sainte Victoire, au centre des Deux Aiguilles. Elle est parcourue de nombreuses voies historiques au niveau apparemment modeste, à commencer par la première, le départ du grand parcours. Il s’agit d’un mur exceptionnel, où toutes les voies sont magnifiques (y compris la « bof » – auparavant « l’intégrale » – sortant au sommet, tout comme la « dena-depeuf », qu’il faudra aller repérer !), parcourant un mur gris comblé de trous. L’escalade y est engagée et les cotations sont très sévères. Aujourd’hui, les premières longueurs sont largement les plus parcourues, souvent également utilisées pour des moulinettes. Mais l’on peut également profiter des petites grandes voies, allant de deux à quatre longueurs. Il y en a sur toute la face, je vous propose ici une description de la partie droite.

Il y a sur la droite quelques voies de plusieurs longueurs, qui ont toutes été ouvertes il y a très longtemps. Certaines ont été totalement oubliées (« le sept », qui se confond avec « les masques de pierre » – deux variantes directes, une en L2 directe en dalle et une seconde en dernière longueur, droit dans le bloc sur le fil de l’arête), le couloir Napoléon (couloir ouest de Bertine, par la cheminée pourrie ou les plantes…), et d’autres sont restées. « Les masques de pierre » précitée, et deux voies dont une à l’époque mythique : les « commandos », et la « kaspaté », qui était réputée pour son exposition. Ces deux voies partent de l’aiguille Bertine même mais traversent ensuite à droite pour grimper un mur superbe à droite. Toutes deux ont été réequipées, mais la dernière longueur de la « kaspaté » a disparue des topos récents. Mais après comparaison avec d’anciens topos il est évident qu’il s’agit de la voie baptisée « une histoire simple ». De plus, la seconde longueur, historique, a été oubliée et passe un peu plus à droite. La longueur mythique est restée en l’état (rares points, très vieux…), et la nouvelle correspond à une variante directe : en revanche la cotation 4c apparaissant sur le topo est fausse, elle est probablement plus difficile que la première longueur…

De son côté, « les commandos » propose une première longueur presque interminable, soutenue et engagée. Sans doute l’une des plus dures de ce mur ! Ensuite, la traversée amène vers ce second beau mur, incroyablement sculpté, dominant une belle terrasse confortable. Ici encore dans le haut le tracé a été légèrement détourné, passant plus à gauche dans le haut et évitant ainsi une courte fissure en rocher moyen. Il s’agit donc, une fois de plus, de deux lignes magnifiques et incontournables du secteur ! Je vous joins donc un topo du tracé historique de ces voies, issu de plaisantes recherches presque archéologiques !

Ouvertures : La Kaspaté : Nanouk Broche, Bernard Gorgeon, Daniel Gorgeon, Robert Lankester et Jacques Lemaitre en janvier 1973

Les Commandos : Bernard Gorgeon et Jacques Keller en 1975

Difficulté : Les deux voies ont un niveau D+; 5b+ engagé et sous-côté pour les standards modernes et proposent 100 mètres de développé

Matériel : Grande voie équipée

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