Cette superbe cheminée est aujourd’hui la voie la plus abordable du cirque du Devenson, et probablement une des plus belles. Remontant une ligne plus qu’évidente, elle fut ouverte en 1943 par le Docteur Albert, accompagné une fois de plus par son compagnon Joseph Bouisson. Même si le rocher n’a pas du être toujours aussi bon que celui d’aujourd’hui, on imagine que les ouvreurs n’ont pas du lutter plus que ça, sachant que le même grimpeur avait ouvert l’année précédente la directe du Baou Rouge, nettement plus sérieuse. D’ailleurs, la voie de la cheminée du cirque fut, à son ouverture, côtée V-, et ce uniquement sur un court passage… Comme quoi, le niveau a beau avoir évolué notamment en dévers, le grimpeur « moyen », lui, ne renfougne en moyenne pas mieux! A voie le III devenu 5b/c… Mais il faut bien admettre qu’à part quelques mètres d’escalade extérieure très raides, l’escalade ici n’est pas très difficile, et les cotations du topo exagérées. Mais attention : « pas très difficile » ne rime pas avec « commode »!
Cette voie est désormais la plus facile du cirque (la voie De Gasquet annonce des cotations plus abordables, mais dans les faits ce n’est pas la même aventure…) car elle fut équipée entièrement en 2003. Cet équipement sauvage fut d’ailleurs à l’époque mal vu, et les responsables de cette sécurisation ont d’eux même retiré plusieurs goujons pour permettre le placement de coinceurs et lunules. Le résultat est assez étonnant, car les coinceurs ne servent alors que pour éventuellement diminuer l’engagement entre deux goujons ou réduire le risque de retour sur vire. Un grimpeur ayant l’habitude de grimper en cheminée et d’engager saura s’en passer. Mais le grimpeur moins expérimenté qui, en général n’a pas son rack de matériel, en aurait besoin…
Coinceurs ou pas, enchainement avec une grosse marge ou sortie limite limite, il n’y a que peu de chances que cette ligne vous déçoive. Tous les passages sont beaux, et il y a même un boyau vraiment rigolo à passer, avec une sortie aérienne! Depuis la cheminée, la vue sur le cirque du Devenson est absolument sublime. Tranquillement assis à des relais confortables, la contemplation est de mise, tant sur la cheminée vermoulue que sur ces Calanques dont on ne saurait se lasser, ou encore cette mer turquoise…
L’accès : Volontairement absent de ce site – voir Topo Fédéral 2017
L1 : 5a; Départ teigneux en dalle, puis gradins intéressants avec des passages plus raides.
L2 : 6a; Mur peu raide mais aux prises rondes et fuyantes (passage initial probablement plus à gauche!), puis fissure raide, très équipée mais avec des ficelous pas toujours rassurants.
L3 : 5a; Cheminée raide aux bonnes prises alvéolées, bacs, etc…
L4 : 5a; Départ facile mais engagé sans coinceur, puis soit un passage très étroit en plein dans la cheminée, soit juste à gauche bien prisu et raide. L’équipement en place permet de choisir au dernier moment.
L5 : 5a; Encore un joli départ raide puis un petit surplomb avant de rentrer encore plus dans la paroi et en sortir par un trou peu large. Passage inratable mais incotable!
L6 : 4c; Poursuivre la cheminée toujours agréable mais moins raide et intérieure jusqu’au sommet. Relais sur un pin.
1ière ascension : George Albert et Joseph Bouisson en 1943
Difficulté : D+/TD-; 6a max, 5b obligatoire; 120 mètres. Nombreux passages aujourd’hui officiellement dans le 5 et autrefois côtés en III…
Matériel : Grande voie équipée, coinceurs ou friends bienvenus pour compléter quelques rares passages ou un minimum de mental dans le 4.
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