Directe du Baou Rouge

Une des voies historiques des Calanques ! Une ligne directe, parcourant le plus beau mur du cirque du Devenson, le baou rouge. Dans une grande ambiance, cette voie ouverte en 1942 alors en avance sur les voies de l’époque fut l’une des références du massif jusqu’à l’ouverture de sa voisine, la Coryphène, en 1967. Elle démontre bien le niveau du docteur Albert et son audace! Il aura ouvert de très belles voies très grimpantes parfois devenues classiques comme la bonne femme ou la cheminée du cirque, certaines originales comme la première voie de canaille ou encore des itinéraires peu ou non répétés comme le couloir du masque.

Les falaises du Devenson – La directe du Baou Rouge remonte le pilier central s’achevant dans le beau dévers rouge (à droite)

Le départ

D’en face, la paroi fait peur. On repère d’abord le grand mur final, rouge et blanc, déversant. Ensuite, on remarque son socle, plongeant directement dans la mer. La possibilité de gravir cette belle paroi laisse dubitatif, et pourtant ! La voie emprunte un beau pilier, qui semble encore raisonnable, mais qui se termine justement dans le devers final. Heureusement, un tracé on ne peut plus astucieux et le rocher prisu des Calanques ont permis cette belle ouverture. Il fallait oser!

Dans l’ensemble, malgré des cotations sur le papier très abordables, la voie demande du vécu pour s’y faire plaisir. Tout d’abord, grimper 200 mètres sans un spit reste plutôt rare dans l’extrême sud de la Provence. Et ce sont 200 mètres qui demandent de la concentration, car le rocher est en général moyen, parfois bon, parfois mauvais. Cela va du terrain sablonneux aux blocs peu sûrs en passant par du rocher aux prises fragiles, mais on trouve de beaux devers et des gros trous, du gaz et de belles cheminées. Ajoutez à cela un peu de recherche d’itinéraire et in équipement rare et vétuste, nous avons alors une vraie grande voie qui, si elle n’est pas la plus belle du massif, reste très intéressante !

La rampe de la cinquième longueur

L’accès : prendre les rappels d’état d’urgence, puis descendre droit vers la mer jusqu’à une corde fixe que l’on longe vers la gauche en regardant la mer. Après avoir passé un câble métallique, on repère un dièdre évident légèrement à gauche du fil du pilier parcouru par la voie. Départ, un piton visible.

Le départ de la seconde longueur

L1 : 5c, 45m; remonter le dièdre (crux au départ) puis la dalle facile jusqu’à une grotte bien visible lorsque le pilier se redresse. Rocher moyen au départ puis meilleur. Relais sur 3 pitons à renforcer.
L2 : 6a, 40m; sortir de la grotte à gauche puis remonter un mur blanc au rocher délité (mauvais pitons, à compléter). Remonter ensuite les ressauts jusqu’à trouver un relais sur deux pitons (vire).
L3 : 5b, 35m; un pas au dessus le relais puis escalade facile le long du pilier. Relais sur un pin à droite. Rocher correct.
L4 : 4c, 35m; suivre le fil du pilier jusqu’à une large vire caillouteuse, relais à construire droit au dessus ou à gauche. Rocher correct.
L5 : 5b, 30m; remonter le pilier vermoulu à gauche puis une rampe. Au niveau d’un piton tête en bas (on voit à ce niveau deux pitons légèrement en haut à gauche), traverser la vire à droite jusqu’au bout pour trouver un relais équipé de 2 pitons à renforcer. Rocher excellent.
L6 : 6a, 40m; remonter la fissure droit au dessus le relais puis rapidement traverser à droite pour remonter une écaille évidente. On poursuit par du terrain plus facile mais en rocher très moyen et assez peu protégeable jusqu’au plateau (relais intermédiaire peu utile).