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Moniteur d'escalade Calanques, Sainte Victoire et provence, pour l'abordage des falaises et autres aventures verticales ! En méditerranée et au delà …

Traversée face au large

L’escalade dans les Calanques est riche d’une variété unique. En effet, en plus d’y trouver une cohabitation (presque) réussie entre les différents styles, et le caillou offre de nombreuses formations, toujours magnifiques. Mais en plus d’y pratiquer une escalade traditionnelle vers le haut, les traversées y sont également fort agréables. Certaines se situent loin au dessus de la mer, d’autres sont tellement longues qu’il arrive parfois que certains dorment dedans. Idéale pour s’initier à ce style, la traversée « face au large » est absolument superbe, à condition de la parcourir par mer calme!

Le départ de la voie face au large - une vire confortable qui disparaît...

Le départ de la voie face au large – une vire confortable qui disparaît…

Cette traversée a été ouverte en style traditionnel, à seulement quelques mètres de l’eau. Un style de voie rare, qui permet cependant d’apprécier la largeur des falaises et bien souvent d’augmenter l’ampleur des parois Marseillaises. Bernard Vaucher, surnommé Barney, fut l’un des principaux moteurs de ce style d’escalade. Il a ouvert des dizaines de voies dans ce style, parfois à une hauteur respectable de l’eau (Marie Jacqueline, Vieux phoque…), parfois sans corde, dans un style assumé (gaffe aux piranhas, l’an 1…), ou encore proche de l’eau, mais à l’exposition bien réelle (traversée du 8 mai).

La traversée « face au large » a depuis l’ouverture été réequipée. Désormais, bien que les protections soient toujours utiles, les sections les plus difficiles sont équipées. Malheureusement, les points dans la première longueurs sont très vieillissants et inutiles. Il serait peut être intéressant de réfléchir à un rafraîchissement… Quoi qu’il en soit, la grimpe est très belle, parfois au raz de l’eau, parfois aérienne. Certaines sections nécessitent un peu de flair pour se protéger, même si elle ne sont jamais dangereuses. Les relais sont équipés mais doivent être complétés, ce qui est également intéressant pour apprendre à en construire des « bétons »!

La mer, en revanche, offre une fausse sécurité. Tomber dedans doit être évité à tous prix, surtout si elle est agitée. Si c’est le cas, il est très important pour le grimpeur de songer à s’éloigner du bord et de retirer son baudrier (pas de panique, il reste accroché à la corde, et s’il venait à couler, autant ne pas le suivre!!). L’assureur doit rester vigilant et donner le mou nécessaire à cette opération.

La voie se parcourt également très bien sans corde, avec des variantes notoires. On peut passer plus bas dans la longueur clé en 6a+ (la cotation devient 6b), et après celle ci on rase l’eau jusqu’à l’angle évident qui marque le bout de la falaise et ainsi la remontée au plateau. C’était encordés que nous avions rencontré ce jour pour la première fois Barney, l’ouvreur, qui s’est montré fort sympathique et qui depuis ne manque pas une occasion de nous renseigner sur les voies, nous accompagnant parfois. Une très belle rencontre. Une fois la traversée finie, nous n’avions recommencée aussitôt en sa compagnie, plus légers…

A contresens, l'ouvreur de la voie, Barney!

A contresens, l’ouvreur de la voie, Barney!

Le topo de la traversée face au large :

L’accès est évident depuis le port de Morgiou : rejoindre le col du renard, et s’orienter vers le sud est, en direction du cap Morgiou. On traverse des ruines de bâtisses militaires. On repère ensuite assez aisément une dépression sur la gauche (porte Saint Pierre), de laquelle par la traversée (à droite lorsque l’on est face au large).

 L1: 5c; Suivre la vire qui se transforme en fissure horizontale (très vieux points…), escalade athlétique. Un spit au relais, à compléter.

L2: 4b; Traversée légèrement descendante, un pas plus dur. Relais sur un spit.

L3: 4a; Traversée à nouveau à protéger, très agréable. Relais sur un spit.

L4: 6a+; Le passage clé de la voie est bien équipé, car deux voies la croisent (cohabitation peu subtile…). On en remonte une au choix jusqu’à ce que notre voie ne traverse franchement à gauche (évident et équipé). Escalade fine, un ficellou permet de passer facilement le crux. Très belle longueur. Relais tout équipé.

L5: 5c; On traverse toujours vers a gauche, jusqu’à croiser deux voies équipées. On en remonte une sur deux points et on continue par une traversée vers la gauche, via une strate évidente (lunules). Un pas aérien au milieu, bien protégé. Relais sur lunule très solide, sur une vire accueillante.

L6: 3c; Poursuivre par cette vire, le relais sera à construire.

L7: 5b; Toujours en traversée, avec un joli pas aérien à protéger soi même. Un spit au relais à compléter.

L8: 5a; Fissure raide sur le pilier bien marqué. Relais à son sommet sur deux broches.

On rejoint alors facilement le chemin emprunté à l’aller.

Dans un style plus épuré, sans corde!

Dans un style plus épuré, sans corde!

1ière ascension: Michel Charles et Bernard Vaucher, en 1973.

Difficulté: TD-; 6a+ max, 5c obligatoire.

Matériel: Classique grande voie, friends du 0,5 au 2, câblés, sangles.

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