Au royaume des voies engagées en dalle, le dièdre des tordus est une voie à part, raide pour son niveau et dans un style bien différent. En effet, il s’agit là de l’une des voies historiques de ce secteur, gravies parmi les premières. Il est normal que ce dièdre formidable ait attiré l’œil des “anciens”, qui cherchaient les lignes de faiblesses, plus protégeables et faciles à grimper. Comme toutes ces voies anciennes, la ligne sort au sommet de la paroi, au sommet des deux aiguilles. Certes, les seconde et troisième longueur ne sont pas très agréables car un peu moins classiques et nettement plus végétales que d’autres, mais il s’agit d’un bon entrainement à l’escalade sur coinceurs dans du terrain facile et « pas terrible » (seule la première longueur a été réequipée), mais le grimpeur uniquement attiré par le rocher de grande qualité pourra toujours continuer dans l’une des sorties directes plus récemment équipées, qui proposent un bombé formidable à grimper, suivi d’une dalle toujours intéressante.
Il est dommage que la première longueur ait été réequipée. Ce passage se prête parfaitement à l’escalade sur coinceurs, car le dièdre est pourvu d’une superbe fissure franche et régulière, en plus d’une bonne lunule potentiellement salvatrice au départ. Les spits n’empêcheront pas les amateurs de “trad’” de poser des coinceurs voire de faire comme si la fissure était vierge, et il s’agit là d’un parfait entrainement. En poursuivant par la suite du dièdre, plus facile puis la falaise médiane, voir jusqu’au sommet même de la Sainte, nous aurons une ambiance montagne des plus agréables.

Bruno dans la première longueur du dièdre
Accès : Voir le topo Gorgeon/Légier !
L1 : 5c+ indécotable, 40 mètres; Magnifique dièdre bien fissuré, qui se raidit et qui propose une rétablissement surprenant pour la cotation annoncée.
L2 : 3a, 20 mètres; Rampe herbeuse en ascendance à droite.
L3 : 3c, 30 mètres; Comme la précédente.
L3′ : De 5c à 6a+; Trois longueurs différentes à enchainer sur ce superbe mur final. Autant rester à l’étage pour toutes les faire !
On arrive alors au sommet de la paroi, on peut poursuivre par la falaise médiane ou redescendre à pied par le pas de l’oppidum (bartasse direction ouest puis sentier exposé et chaine), ou encore trouver au sommet une ligne de rappel dans une voie voisine.
1ière ascension : Gerard Cretton et Bernard Vuillemin, en 1973
Difficulté : TD-; 5c+; 90 mètres
Matériel : Grande voie sportive
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