
Cinquième longueur
Depuis quelques temps, des grimpeurs grands connaisseurs du massif arrivent à trouver de nouvelles lignes à ouvrir, et explorent des parois qui, jusque là, étaient restées discrètes. Ces itinéraires semblent souvent assez difficile, avec régulièrement des passages d’escalade artificielle exigeants. Mais pas toujours. En théorie ! C’est ainsi que je me fais inviter à suivre Bernard et Laurent dans une ligne « très facile » qu’ils ont repérée. De mon côté, je suis encore incapable de grimper en tête ni même d’assurer sans gant, car je me suis ouvert la main des semaines en avance. Pour une reprise de la grimpe, j’ai surement été un peu naïf d’imaginer que ce serait si simple que cela !
Après une longue marche d’approche, nous voici au pied de ressauts, juste à droite de la voie « le crépuscule des Ayatollah ». Le rocher semble magnifique, et les difficultés raisonnables. Les quatre premières longueurs avaient par ailleurs déjà été gravies par mes deux camarades. C’est donc avec plaisir que je retrouve les sensations de grimpe, en me laissant guider agréablement. S’ensuit une zone de transition en 2/3 qui n’est pas désagréable, qui rejoint le mur sommital, évident, et juste à droite de la classique arête du grand couloir.

Sixième longueur
Arrivés au pied, il est difficile de voir des lignes de bas en haut. Cependant, Bernard choisit d’attaquer le mur sur la partie gauche, la plus raide. Suite à un petit toit, de très belles cannelures fissurées verticales se dessinent verticalement, saines et visiblement crochetantes. Après un très beau combat en libre, Bernard est obligé de se reposer un coup. Les protections sont très difficiles à placer, et trois pas d’artif dont un sur couplage de pitons moyen, sont nécessaires pour franchir ce passage. Le bon piton est laissé en place mais même ainsi ce passage sera difficile en tête en libre ! De mon côté, je suis sans toucher trop le rocher car je reste encore plus délicat que ce passage et laisse le soin à Laurent d’enchainer en second tout en retirant toutes les protections (il ne me faudrait pas forcer non plus !). La seconde partie de la longueur reste magnifique dans un rocher des plus agréables !

Troisième longueur

Seconde longueur
C’est ensuite à Laurent de poursuivre en tête, d’abord par un court passage délicat en traversée (enfin cela avait l’air délicat, pour ma part j’ai tiré sur le piton d’ailleurs resté en place), puis un beau dièdre alors très encombré de rochers plus ou moins posés. De nombreux blocs partent, qui passent bien loin de nous, puis un plus gros : celui-ci choisira une trajectoire bien différente… Suite à un rebond, il frôle littéralement Bernard, debout sur une plante au relais : la plante est coupée nette juste derrière ses talons… malgré cette grosse frayeur qui donnera le nom de la voie, il faut admettre qu’après nettoyage la longueur est très belle ! Nous arrivons alors sur une petite vire, pile à l’aplomb de l’arête du grand couloir.
Une dernière longueur facile mais très agréable nous permet de rejoindre l’arête pile au sommet, sur la crête, achevant donc un itinéraire agréable (mais rendu plus dur que promis par la cinquième longueur !). Merci aux camarades de m’avoir trimballé dans cette voie nouvelle !
Itinéraire : La voie est voisine quelques mètres à droite du « crépuscule des Ayatollahs », et part en rive droite d’un large entonnoir.

Dernière longueur
L1 : 4c; Par des dalles rejoindre la vire au dessus, et faire relais sous un arbre lui même dominé d’un dièdre évident. Relais sur pitons à construire.
L2 : 5c; Dalle fine jusqu’à un arbre puis joli dièdre au dessus. Poursuivre en ascendance à gauche jusqu’à une petite vire, relais sur deux pitons restés en place.
L3 : 5b+; Remonter les dalles au dessus puis par une courte traversée à droite rejoindre un beau dièdre aux formes arrondies. Relais sur chêne.
L4 : 4c; Remonter les dalles par la droite.
Une grande transition permet ensuite par des gradins en 2/3 de rejoindre le mur supérieur.
L5 : 6a+; Démarrer au dessus d’un gros buis sous un court toit par une dalle courte. Passer le toit, et remonter des cannelures fissurées verticales (un piton) jusqu’à rejoindre un court et vague dièdre légèrement herbeux. Poursuivre en ascendance à gauche pour faire un relais sur petite vire, à l’aplomb d’un buis.
L6 : 5b; Monter de deux mètres (piton) puis traverser à gauche pour remonter un beau dièdre, et à la fin rejoindre une terrasse en ascendance à gauche.
L7 : 4b; Par une ascendance à droite, on rejoint puis remonte un beau dièdre, juste à gauche d’un très gros dièdre. Relais sur une plaquette de l’arête du grand couloir.
1ière ascension : Laurent Morisot et Bernard Pégourié en tête, accompagnés de Nicolas Gay, second convalescent le 22/01/2022
Difficulté : TD; 6a+, 5c obligatoire; 200 mètres
Matériel : Friends jusqu’au 4, câblés, sangles, quelques pitons variés, matériel grande voie équipée

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