La Directe du JB est une magnifique voie dans une belle paroi complexe, qui ne plaira cependant pas à tous les grimpeurs. En effet, 300 mètres de cheminée, il faut aimer! En voilà, une belle voie à l’ancienne, sur un rocher propre et avec tous les types de fissures larges. Assurément, la Directe du JB est un itinéraire parfait pour progresser dans ce style! Le style de grimpe est « à l’ancienne » et on songera aux premiers ascensionnistes, qui avaient du trouver la ligne suffisamment facile pour estimer la plupart des longueurs à un niveau IV+ maximum. Aujourd’hui, plusieurs sont en VI-! En réalisant ces pèlerinages, on comprend à quel point certains des « anciens » étaient forts, tant physiquement que moralement. Vu la raideur de la face, même avec ces belles lignes de faiblesses, peu oseraient aujourd’hui braver l’inconnu de l’ouverture dans cette face avec uniquement une poignée de clous…

« Heu, es tu sûr que la cheminée déversante est en 6a?
– et encore, elle fut côtée 4 à l’ouverture!
– C’est toi qui t’y colles! »
Le nom de cette voie reste un mystère : de la vallée, on est censé apercevoir un « JB » dans la paroi, ayant donné son nom à la voie « la classique du JB », itinéraire actuellement probablement peu repris, en raison de nombreuses traversées sur vires herbeuses. En effet, il vaut mieux viser sa voisine de gauche, la directe, raide et parcourant un mur particulièrement classe. En ce qui concerne les initiales, ces deux lettres, J et B, malgré de longues investigations, demeurent un mystère. Quelqu’un les a t-elles réellement aperçues?
Il faudra toutefois se méfier avant d’aborder la ligne : de larges et profondes cheminées peuvent résurger plusieurs jours après la pluie. Certains passages étant déjà bien glauques par temps secs, je pense qu’ils doivent être épiques une fois trempés. Malgré les quelques pitons qui trainent dans chaque longueur, il faut bien souvent grimper entre les points, et certains passages déversants sont déjà intimidants en bonnes conditions… Rappelons (les grimpeurs ayant déjà parcouru la voie ont du le remarquer!) que ces cheminées sont formées en fait par des monolithes posés à même sur la paroi, et « bouchés » par le haut par des jardins.
Le topo !
Approche : Soit par le col du Coq, soit par le Sanatorium. On repère le départ sur la droite de la paroi, à droite du fil d’un pilier impressionnant, bordé à droite par des zones fracturées et herbeuses, et à gauche de gros dévers. Une zone de gradins, formant une rampe à gauche, marque le départ, en direction d’une imposante cheminée bordant le pilier.
L1 : 4c, 45 mètres, presque rien; Monter en ascendance gauche en direction du pilier par des gradins. Un crochet à droite, contournant une belle dalle compact vers une fissure amène à une courte traversée à gauche en dalle. On rejoint le pied de la grande cheminée. Relais sur deux pitons.
L2 : 6a, 45 mètres, 8 pitons; Droit au dessus dans la cheminée – relais intermédiaire dans une mini grotte avant d’attaquer le passage clé par la gauche (très gros bloc coincé, impressionnant!). Relais sur bloc, étrange…
L3 : 4c, 45 mètres, blocs coincés; Escalade en profondeur dans la cheminée. Passer des blocs coincés et sortir à gauche. Relais sur arbre, sur une belle terrasse confortable.
L4 : 6a, 35 mètres, trois pitons; Remonter le couloir au dessus le relais puis longer une vire à gauche pour remonter une très grande cheminée déversante. Relais sur deux pitons à droite (petite terrasse) en sortie de cheminée (attention au tirage). Possibilité de scinder en deux.
L4′ : 5c, 45 mètres, un piton; Du couloir précédemment cité, ne pas suivre la vire à gauche mais monter légèrement à droite de l’axe du couloir, pour retrouver plus haut la terrasse de R4 que l’on retrouve en traversant à gauche.
L5 : 4c, 45 mètres, rien; Grimper la suite de la cheminée précédente, évident. Relais sur becquet à droite avant d’attaquer une nouvelle cheminée raide.
L6 : 6a, 40 mètres, six pitons; Rejoindre la cheminée moussue et glauque en haut à droite, puis la remonter (bloc coincé). Relais sur deux pitons éloignés à gauche dans une dalle. S’enchaine bien avec la longueur suivante.
L7 : 4b, 10 mètres, rien; Remonter la cheminée et passer par un boyau. Relais assez confort sur pitons.
L8 : 6a+, 45 mètres, 6 pitons; Cheminée déversante, impressionnante et glauque. On prend un sacré surplomb! Escalade aérienne en écarts, puis fissure large en sortie. Relais sur arbre.
L9 : 3, 45 mètres, rien; En ascendance à droite à travers les arbres jusqu’à l’aplomb du dièdre de sortie évident de « la classique du JB ».
L10 : 4b, 50 mètres, rien; Passer un mur pour rejoindre une vire à l’aplomb du dièdre de sortie. Relais sur pin.
L11 : 5b, 50 mètres, quatre pitons; superbe dièdre de sortie.
On rejoint le sommet par des pentes herbeuses potentiellement dangereuses humides mais très faciles.
Descente : Sentier évident en direction du col du Coq.
1ière ascension : Mme. Brésard, Serge Coupé, 3 octobre 1955
Difficulté : TD; 6a+; II; 300 mètres
Matériel : friends 0.5 au 4 utile, câblés, matériel grande voie
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