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L’incertitude du lendemain

La fissure de départ

Partis pour répéter une vieille Livanos sortie des archives, nous avons du changer d’objectif devant un mistral trop insistant. Dans les voies récemment ouvertes en bon style, Gaïa me motivait beaucoup et était bien abrité. C’est vrai que la cordée Gilles Bernard / hervé Guigliarelli a ouvert des perles, qui leur ont permis d’obtenir le titre mérité de « dream team ».

Devant la face, nous devons réviser nos objectifs. Une cordée est déjà dans la voie et malgré toutes les précautions, quelques cailloux tombent. Mieux vaut ne pas rester en dessous! Heureusement, mon compagnon avait déjà repéré une ligne de fissures logique, vierge, et potentiellement grimpable. Aller, on y va!

La voie démarre juste en contrebas de Gaïa. La principale inconnue fut le surplomb de départ, à l’ouverture négocié en artif, « libéré » en second. Un réta pas facile puis une courte traversée encore délicate, et nous sommes dans la fameuse fissure. Celle ci est raide, souvent en bon rocher et bien prisue. Quelques chips et sections légèrement délitées alternent avec de très belles sections. Seuls quelques blocs pourraient être potentiellement inquiétants, mais nous n’avons pas pu les faire tomber car un naturiste courageux s’est installé à notre aplomb (dans les Calanques, les baigneurs savent marcher trois heures!).

L’éperon ouest, et les deux lignes de « l’incertitude… » et « Gaïa », de gauche à droite

La grande fissure nous a posé sur une maigre terrasse, puis nous continuons par un superbe dièdre physique. Malheureusement, cette ligne tire à gauche, et par une dalle nous rejoignons le tracé de « l’éperon ouest de l’Eissadon« . Nous espérions une ligne plus indépendante. Tant pis, la nature décide, et nous profitons de ses trésors. Par une longueur raide commune à l’éperon, nous rejoignons la plate forme sous la dernière longueur. Un superbe dièdre blanc fissuré part à droite, et quitte ainsi la ligne historique. trop beau pour être esquivé, nous faisons sortir notre voie ainsi. Il est possible que cette dernière longueur ai déjà été parcourue, mais qu’importe! la ligne est ainsi agréable.

Sans plus attendre, un topo! Celui ci est le même que j’ai présenté sur camptocamp.

Fin de la première longueur

Fin de la première longueur

Approche :

Identique à Gaïa, au pied de cette voie longer la falaise rive droite sur une vingtaine de mètres jusqu’à l’aplomb d’une fissure évidente, dominant un surplomb au pied du mur (quelques mètres en-dessous, la pente de terre n’est plus praticable, une vieille souche effondrée la barre).

Itinéraire :

L1 :6a+; A droite du surplomb, départ athlétique sur bonnes prises, puis rétablissement physique. Traversée à gauche pour rejoindre la grande fissure évidente et la remonter jusqu’à un trou avant le laminoir. Relais.

L2 : 5c; Poursuivre cette fissure puis le dièdre, jusqu’à un pin. Relais (quelques blocs à manipuler avec précaution voir à ne pas manipuler).

L3 : 6a; Remonter sur la vire, puis grimper la fissure-dièdre raide la dominant (écaille raide juste à sa droite). Relais sur la mini vire.

L4 : 4c; Fissure deux mètres à gauche du relais, puis gravir la dalle facile juste à droite du dièdre. Relais commun avec l’éperon ouest.

L5 : 5c; (pas le même qu’en L2); plus de 60 mètres. Poursuivre par l’éperon ouest jusqu’au pied du dernier ressaut, relais sur la grosse terrasse.

L6 : 5b; En ascendance à droite, très beau mur fissuré.

Retour :

Descendre à l’est et retrouver le col de l’Eissadon en quelques minutes.

Dans la seconde longueur

Dans la seconde longueur

Certes, la voie n’est pas entièrement indépendante, ce qui est dommage. Cependant, le départ est magnifique dans ce beau mur blanc déversant, et l’escalade agréable, typique des Calanques. Elle est, selon moi, assez recommandable, à condition d’avoir du vécu dans du terrain non aseptisé. Actuellement, une belle émulation se met en place dans les Calanques entre différents passionnés de voies non équipées. Affaire à suivre… On attend vos retours!

La dernière longueur

La dernière longueur

1ière ascension: Nicolas Gay, Bernard Pégourié (qui a grimpé le passage clé en tête et repéré la ligne), le 24 avril 2016. Première solitaire par Oxygène, autoassuré le 05 mai 2016.

La section médiane est commune à l’éperon ouest, ouvert en 1943 par George et Giselle Albert. Il est probable que la dernière longueur ai déjà été parcourue malgré une absence de trace de passage.

Difficulté: TD; 6a+ ou 6a et A1. 150 mètres. Rocher à manipuler avec précautions.

Matériel: Classique terrain d’aventure, friend C4 numéro 4 très utile!

Une petite vidéo de la première en solitaire, faite par le mythique Oxygène!

Le secteur "Eissadon" des falaises du Devenson

Le secteur « Eissadon » des falaises du Devenson

Le topo de la voie!

Le topo de la voie!

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