Voici une grande voie historique de plus pour cette falaise des Calanques paradoxalement peu fréquentée malgré un accès facile, des voies de tous styles et une ambiance presque engagée droit au dessus des flots. La voie de la Mouiette est située sur la partie droite de la falaise du Levant, tracée à côté de la voie même du Levant ouverte quelques 23 ans plus tôt. Aussi belle que cette dernière mais aujourd’hui nettement plus sérieuse en raison d’un équipement bien moins abondant et d’un niveau supérieure, elle profite également d’un rocher plus neuf, et d’une fréquentation moindre. Il s’agit toujours d’une escalade “à l’ancienne”, qui cherche les lignes de faiblesse d’une paroi raide, exploitant au mieux les lignes de fissures. Car l’on peut bien considérer le Cancéou comme une vraie paroi : avec ses 150 mètres tombant dans la mer, il s’agit de l’un des plus beaux murs du massif !

La Mouiette, ouverte par une équipe de choc en 1970, est vite devenue une belle classique, en V+ non équipée que les marseillais grimpaient pour s’entrainer avant d’aller affronter le Verdon (citation P. Fédéli). Aujourd’hui, malgré ses quelques scellements par longueur, la voie semble plus difficile, et le 6b n’y est pas volé. Les cotations comme les styles de grimpe ont évolué, et ce qui était une voie d’entrainement est désormais un réel objectif. En revanche, la comparaison avec le Verdon est bien trouvée, car on y grimpe une escalade relativement similaire à ce que l’on retrouve dans des voies comme ULA.

En revanche, même si je me suis fait énormément plaisir dans cette voie, je n’ai pas bien compris la logique de l’équipement, qui selon moi aurait du soit être plus léger encore et imposer les coinceurs, soit être complètement démocratique. Pour tester, je me suis amusé à ne rajouter aucun coinceur, je vous garantis que c’est stupide, mais se trimbaler un jeu complet pour mettre deux points par longueur est étonnant. De plus, je n’ai pas compris les cotations en troisième et quatrième longueur : le 6b de L3 demande certes un peu d’habitude en fissure et cheminée (deux pas en bas, certes loin du point), mais le premier pas le L4 nous a semblé nettement plus dur (une prise aurait cassé? Le mouvement pour partir de la vire n’est pas donné!), bien que le reste de la longueur soit très aisé.

Accès : Volontairement non décrit ici – voir Topo Fédéral 2017.

L1 : 5c; Cheminée suspendue puis dalle aisée finissant par un surplomb.

L2 : 5b; Un ressaut raide, puis on continue par une rampe plus facile. Relais au pied d’une cheminée en aragonite.

L3 : 6b; Cheminée sableuse et poisseuse, plus facile pour qui sait verrouiller. Escalade assez obligatoire. On poursuit à droite dans de belles rondeurs jusqu’à une vire.

L4 : 6a+; Un pas nettement plus dur au départ (6b/c?) parfaitement protégé, puis fissure soutenue plus facile, superbe.

L5 : 6a; Un court ressaut puis magnifique dièdre raide !

1ière ascension : Cécile Bompard, Maxime André, Bernard Domenech, Claude Dufourmentelle, François Guillot et Jacques Ratti le 1ier novembre 1970

Difficulté : TD; 6b, 6a+ obligatoire; II; 150 mètres

Matériel : Friends 0,5 au 3, câblés, sangles, matériel grande voie équipée

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