Les traversées au dessus de l’eau sont une spécificité des falaises maritimes. Dans les Calanques, on retrouve certaines de plus célèbres du monde, comme la « traversée sans retour ». De même, il en existe des classiques de l’autre coté de Cassis, au Cap Canaille. Elles suivent des systèmes de vire et de strates, dans une ambiance hallucinante. Les deux plus classiques sont la Philémon, très facile, et l’itinéraire de la vire des immortelles.

La dernière longueur
Cette traversée est particulièrement jolie car elle se déroule dans un cadre unique: d’abord, le chemin d’accès depuis le sémaphore, dominant la Ciotat, est particulièrement charmant. Dans une végétation typiquement provençale, on guette les traces noies qui vont nous faire basculer au delà la crête, vers les falaises Soubeyrannes. C’est après une courte désescalade exposée, ou un rappel, que l’on découvre de près la composition des falaises locales: un socle gréseux, aux formes fantasmagoriques, soutient une vague géante de conglomérat, figée en suspension dans le temps. Heureusement, une vire confortable permet de traverser sans trop de soucis ces monuments géologiques, jusqu’à ce que nous arrivions au fameux pas Philémon: pour les plus joueurs, un sacré saut vous attend!!
Pour rejoindre notre itinéraire, on tire alors deux rappels et descendons ainsi d’un étage. La suite se déroule en main droite en regardant la falaise. Très vite, un équipement minimum est rencontré: lorsque la vire rétrécit, un premier relais est rencontré. La grimpe commence alors! Je vous propose ici l’itinéraire de la vire supérieure, plus grimpant bien qu’un peu plus court.
L1: 3c, On remonte une vire sableuse typique Canaille jusqu’à un court ressaut que l’on franchit pour se rétablir sur la vire supérieure. On traverse ensuite à nouveau à droite pour trouver le relais.

Juste avant de remonter !
L2: 3c, On poursuit d’abord cette vire puis on monte à nouveau d’un étage en suivant les broches qui du coup quittent la traversée classique.
L3, 4 et 5: On suit sur deux ou trois longueurs cette vire avec un passage nettement plus difficile au niveau de la traversée de la cascade sèche (4c). Une longueur optionnelle permet de se placer au pied même de la dernière longueur.
L6: 4c, Droit au dessus dans la jolie dalle de conglomérat, toute équipée. Relais après un dernier passage raide (ne pas s’arrêter au premier rencontré, avant le dernier ressaut!).
On remonte alors au sommet de cet éperon et on suit une sente ascendante vers la gauche, qui nous ramène au ressaut de départ. De là on rejoint aisément le sémaphore.
1ière ascension: M. Boulery et D. Quet en 1976
Difficulté: AD; 4c; II; deux kilomètres de traversée, mais la grande majorité est très facile.
Matériel: Coinceurs peu utiles; Matériel grande voie classique, casque indispensable.
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