Le Cap Canaille est le secteur moderne et « à la mode » dans les Bouches du Rhône. Alors que ses grandes voies sont très parcourues, notamment grâce à l’intérêt géologique et au cadre (une grande voie sur trois rochers différent, cela reste assez rare!). Chaque été, les criques entre Cassis et la Ciotat se font aborder par des grimpeurs légers et sans cordes, protégés par le fait que tomber dans l’eau est moins douloureux que sur une surface dure. Des sites de « Psykobloc » sont ainsi nés, et ont remis en valeur certains itinéraires oubliés.
En effet, cela fait plusieurs décennies que dans les Calanques de Marseille, comme dans celles de Cassis ou de la Ciotat ainsi que sur les îles proches où l’escalade est désormais interdite, on pratique une forme d’escalade originale, le « rase eau » ou « razo ». Ce sont des voies en traversées, au plus près de la mer pour limiter l’exposition (on fait parfois ce que l’on peut…), et qui peuvent se dérouler sur des centaines de mètres. Elles forment des petites aventures très agréables, où l’engagement est rarement absent. On s’éloigne parfois des plages et points d’accès à la terre ferme, et le retour à la nage ne fait jamais rêver.
La traversée Cannier – La Garde est l’une des plus faciles et moins engagées. Relativement courte, elle n’en est pas moins magnifique, se déroulant sur un cailloux tout à fait typique et dans un cadre toujours extra-ordinaire. La mer à quelques mètres sous les pieds (parfois moins!), le large, et au dessus la falaise procurent une sensation de solitude agréable et dépaysante.
Dès le parking nous quittons l’urbanisation. Une sente depuis le chemin de Notre Dame de la Garde nous amène à un belvédère (sentier bleu vert). Au nord ouest, repérer la sente descendant dans la crique boisée (l’anse du Cannier). Une échelle nous dépose au ras de l’eau. On part alors vers l’est (vers l’ouest démarre la plus difficile traversée des tablettes). Un court passage déversant à bac dès le début constitue le passage le plus difficile en libre. Très beau, mais finalement pas très dur (petit 6a). La suite est nettement plus facile (5 puis 4), mais des variantes peuvent parfois corser le jeu. La traversée continue jusqu’à une cheminée profonde évidente, se prolongeant par un couloir.
Plusieurs options permettent alors de sortir:
– La plus simple consiste à faire demi tour et grimper en sens inverse cette traversée (solution unique pour ne pas mettre sa vie en jeu);
– Juste avant la cheminée (ou mieux à l’angle formant une arête arrondie peu avant) remonter la grande face. Soit sortir au sommet (solo intégral, passages de 4 et itinéraire à chercher), soit remonter jusqu’à une vire (la seconde, la première ne menant nulle part…) et traverser à droite (est) pour rejoindre la cheminée précitée (hyper expo);
– Remonter la cheminée (expo, 4);
-Passer la cheminée, remonter le mur après au mieux en tirant vers la gauche (solo intégral).
Pour les trois dernières solutions, on rejoint alors la gorge, que l’on remonte facilement et on retrouve par un bon sentier Notre Dame de la Garde.
Difficulté : 6a; 3/4 hyper exposé; environ 200 mètres de traversée puis 115 mètres de dénivelé.
Accueil > Topos d’escalade > France > topos escalade Calanques > Cap Canaille > Traversée Cannier – La Garde