
L’arête Sud
L’envers des Dorées : l’autre repère du Piola ! (Enfin, l’un des autres, où n’a t-il finalement pas sévi ?!) L’autre envers, l’envers Suisse. Un envers méconnu, sauvage même. Ici, point de gardienne veillant sur les cordées, connaissant toutes les voies. Point de refuge confortable. Point d’approche de moins de deux minutes. Mais un sommet pour chaque voie, des lignes peut être plus belles encore, plus difficiles à coup sûr, ainsi qu’un cadre au moins aussi beau… et un paquet de voies modernes !
Mais comme à l’envers des Aiguilles (de Chamonix), les premières voies n’ont pas attendu Michel, et suivent des lignes alpines logiques, menant à ces belles pointes. L’arête Sud de l’Aiguille sans Nom est la grande classique locale, car non seulement le tracé est magnifique, la course longue, et elle a été partiellement réequipée en 1999. Il existe donc deux itinéraires sur cette belle arête raide, l’historique, facile et alpin, ne dépassant pas le 4c, et cette variante directe, plus soutenue et cherchant les plus beaux passages, dans un style résolument moderne.

Les arêtes sommitales
Malgré ce réequipement, il s’agit toujours d’une belle course d’alpinisme : on dort au refuge ou l’on bivouaque, on se lève avant le soleil, et l’on cherche presque dans le noir cette fameuse arête… Heureusement, ensuite le soleil arrive vite ! Mais malgré les 34 goujons rajoutés, dans cette face de 400 mètres il faudra bien trouver son itinéraire, quelque soit la variante choisie, puis la descente sera compliquée, quelle que soit l’option choisie !
Quelque soit la variante choisie donc, l’escalade n’est en fait jamais difficile, mais le rocher est réellement excellent, la réputation des Dorées n’est pas usurpée. J’ai fait cette voie il y a trop longtemps pour en apporter un vrai topo qui ne serait pas volé ici ou là, mais je vous propose tout de même quelques photos de l’ascension de cette aiguille que l’on contourne lors de la prestigieuse traversée des Dorées, qui est, dans son style, également une course exceptionnelle. Pour cette raison, je vous recommande de ne pas descendre par le couloir Copt mais bien de continuer la traversée vers l’ouest…

La partie occidentale
La traversée des Dorées est une vraie grande course. L’itinéraire est long, même s’il est plutôt facile à trouver, et les manœuvres de corde sont nombreuses. C’est un itinéraire parfait pour progresser en montagne, d’autant que le passage clé en 6a se mérite, malgré la quantité de protection que l’on y fourre (le 6a en grosse n’est pas vraiment de l’initiation !!). Cependant, l’on évite ce passage en gravissant l’arête Sud, mais le sérieux de l’entreprise reste le même : nous ne sommes pas dans les Jorasses non plus mais il faut rester vigilent et la journée est longue ! En revanche, le rocher est réellement excellent, et c’est une voie parfaite pour développer ses compétences d’alpiniste.

Au fond la face nord des Dorées
1ière ascensions : Arête Sud : le 18 septembre 1961 par Guy Formaz, Christophe Vouilloz
Traversée : le 31 août 1898 par Mlle Adèle Heiner avec le guide Maurice Crettez dans ce sens, déjà effectué en sens inverse le 30 août 1892 par V. A. Flynn, W. J. Murphy
Difficulté : Arête Sud : D+; 5c, 4c obligatoire; III; 400 mètres
Traversée : D; 6a ou 4c/A1 ou glace quasi plus jamais en conditions; IV; 400 mètres
Matériel : Piolets, crampons, broches, jeu de friends complet, câblés, sangles, matériel grande voie
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