De loin, la voie du Diplodocus n’est pas la plus logique du Cerro Blanco. Nous avions hésité entre celle-ci et une de ses voisines, mais nous ne regrettons pas notre choix. Le Diplodocus est une ligne magnifique, qui remonte une incroyable veine de quartz, ininterrompue sur près de 300 mètres et permettant le passage dans ces dalles raides. Elle est plus directe que le schéma du topo le laisse penser, et son escalade, variée, est particulièrement plaisante. On y remonte une succession de dômes, et l’ambiance est agréablement aérienne dans le haut.
La voie du Diplodocus est entièrement équipée, mais il faudra parfois engager entre les points dans le niveau 6a. En effet, si tous les pas supérieurs au 6b/+ sont bien protégés et peut être même évitables, en dessous il faudra grimper entre les points, voire les chercher. Quelques câblés pourront dans certaines longueurs corriger cela. Mais le jeu offert par les ouvreurs est très intéressant, et il est plaisant de devoir se concentrer un minimum, sur ce sommet isolé et perdu dans ce qui pourrait ressembler à un paradis (si ce n’est les végétations piquantes!).
Dans cette voie, toutes les longueurs sont majeures. La première, sans doute la plus dure, impose au départ un mouvement d’adhérence difficile et qui n’a rien à voir avec la cotation annoncée (prise cassée?), d’autant plus qu’ensuite les cotations sont particulièrement aimables. La suite déroule donc nettement mieux, en suivant cette fameuse veine qui raye la face. Dans le haut, on suit même une magnifique goulotte, que l’on remonte par une belle grimpe en écart.
On ne sort pas au vrai sommet du Cerro Blanco, mais à son antécime sud. A priori, seule la voie normale parcourt les derniers ressauts, certes superbes mais encore longs à parcourir, mais qui attirent… Quoi qu’il en soit, la vue sur le semi désert à l’infini reste un moment inoubliable dans la vie d’un grimpeur. Cette voie, comme probablement toutes ses voisines, est particulièrement à recommander…
Le topo :
L’approche est toujours complexe dans cette région. De la plaine, au sud du Cerro Blanco, repérer deux immenses blocs (peintures indiennes dessus, bivouac), puis une sente dans ce qui ressemble à un couloir végétal formé par l’eau (cairns?). Ne pas remonter les dalles à droite ou essayer de grimper chaque gros bloc. Bon courage!
La voie :
L1 : 6b, 25 mètres (sans doute 7a…); départ sur une écaille, mouvement dur au début, puis cela va mieux sur une très belle dalle jusqu’au relais (fin engagée en fissure).
L2 : 4b, 25 mètres; droit au dessus le relais, puis passer la fine bande de végétation pour retrouver la veine qui caractérise la voie.
L3 : 5c, 55 mètres (6a selon le topo); départ facile en dalle, puis franchir un couloir (relais intermédiaire à conseiller), et remonter un superbe mur grâce à la veine. Majeur et engagé!
L4 : 3, 20 mètres; transition, traversée à droite, dalle agréable.
L5 : 6b, 20 mètres; départ raide et physique, majeur sur la veine, puis plus facile.
L6 : 6c+/7a selon le topo, 45 mètres; départ à nouveau très raide, le passage se fait grâce à la fameuse veine… Fin engagée en dalle croustillante.
L7 : 6a+/b selon… 60 mètres; remonter l’incroyable goulotte, escalade sublime et engagée.
L8 : 4c, 50 mètres; droit dans la fissure au-dessus, puis remonter un ressaut à gauche pour trouver le relais quand le couloir se couche.
Descente :
en rappels dans la voie jusqu’à R3 puis droit en dessous dans « Flaquita », équipée.
1ière ascension : Dimitri Stadler et Felix, en 2004
Difficulté : ED-; 6c+ ou 7a, 6b obligatoire; 250 mètres
Matériel : Classique grande voie, sangles, câblés éventuellement
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