« Pour moi c’est une première expérience, d’abord de partir avec une équipe dont je ne connaissais personne, j’ai accepté cette aventure grâce à une discussion de 10 mn avec Jean, un des précurseurs du projet qui a attisé ma curiosité et mon envie de sortir des sentiers battus.

Toute première fois aussi d’un projet d’ouverture de voies en milieu naturel.

A Ben Amira tout est envoutant : un décor grandiose, une lumière exceptionnelle, un superbe granit en partie vierge de tout passage, le « bruit » du silence des nuits étoilées, ce sable si fin qu’il nous masse les pieds après une journée de grimpe quand on ne supporte même plus les tongs, l’accueil attentionné de nos hôtes.

C’est une histoire sportive mais avant tout humaine, différentes équipes se forment au jour le jour, discussion sur les différentes lignes à ouvrir, chacun à ses envies de réaliser tel ou tel projet avec telle personne.

J’ai eu la chance de libérer une ouverture en compagnie de Nico et Alex. Ils ont ouvert à l’aide de Marie et c’est moi qui est fait la première en libre avec eux. Quelle joie pour eux d’enchainer une à une les longueurs de leur voie non sans difficulté surtout pour celle en off width oblique, j’ai été le témoin privilégié d’une complicité qui en dit long sur cette belle amitié.

Voilà un de mes ressentis au milieu de tous ces souvenirs qui seront pour moi une invitation au voyage. »

Un grand merci à Catherine Durand pour son texte représentant au mieux l’ambiance dont j’ai eu la chance de profiter sur place. J’ai adoré découvrir cette voie ensemble !

Mais pourquoi ce nom, ici, en Mauritanie ? Cela s’explique car l’une des expéditions pionnières de l’ouverture en Mauritanie a failli ne pas voir le jour en raison de la fermeture des frontières, due au COVID. Les membres du voyages ont dû ruser et se retrouver à Casablanca, venant de divers coins en Europe, pour prendre l’avion pour Atar. Cette incroyable organisation est à retrouver dans le très agréable livre d’Anne, « même les chameaux meurent de soif ».

C’est une très belle voie facile, marquée par le passage d’un dièdre visible de loin, imposant et mesurant quarante bons mètres. Situé sur la gauche de la face dominant le camp, il offre une belle variété aux dalles redondantes bien que très agréables caractérisant l’escalade sur ce secteur.

Une fois de plus, l’escalade est fort engagée bien que facile, avec notamment un petit pas clé bien au dessus du point en seconde longueur. Comme partout dans la voie, on s’applique à ne surtout pas casser de prise ici, ce qui demande encore pas mal de concentration !

On peut descendre de cette voie par diverses lignes de rappel une fois arrivés au dyke, mais l’on peut également sortir tout en haut au sommet, pour en faire une vraie grande voie longue. Ce que je recommande évidemment !!!

Ouverture, équipement et 1iere ascension : 11/2021, Nadine Rousselot, Anne de Belinay, puis 02/2022, Jean-Louis Lauferon, Anne de Belinay. 1ère ascension le 24/02/2022 Jean-Louis Lauféron, Anne de Belinay, Dah Ayma

Difficulté : D+; 6a, 6a obligatoire; 400 mètres d’escalade environ

Matériel : Grande voie équipée, cordes de 60 mètres

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