Après avoir ouvert la première voie d’escalade sur le dôme de Ben Amira, l’équipe française explorant les possibilités de grimpe s’est naturellement tournée vers l’autre monolithe lui faisant face, l’infidèle Aïcha, femme du premier, condamnée à rester loin de son mari et de ses enfants pour avoir servi le thé à un inconnu. La ligne la plus évidente suit un magnifique dièdre menant directement au sommet. La voie est facile mais donnera tout de même du fil à retordre à ces forts grimpeurs habitués à l’escalade aventureuse, car ici l’ouverture du bas reste difficile : peu de fissures (ici elles sont vraiment trop larges…), écailles crouteuses en surface et quasi impossibilité de poser des crochets : il faut donc se caler sur les pieds pour percer, ce qui est un exercice difficile. Mais la principale difficulté vint de la chaleur, la voie étant exposée en plein soleil une bonne partie de la journée, et ne passe à l’ombre que l’après midi. Les copains ont ainsi ouvert une très belle voie, entièrement en dalle, et initialement très engagée. Depuis, pas mal de points ont été rajoutés dans les longueurs, limitant ainsi l’exposition initiale. Mais les points restent tout de même souvent éloignés, principalement dans le facile, obligeant le leader à avoir une certaine marge. La voie est ainsi nettement plus facile en second, car les voies à Aïcha restent moins raides que la plupart de Ben Amira. Pour la petite anecdote, lorsque nous avons fait cette voie, une cordée amie rencontrée la veille au camp remontait la voie de gauche en même temps, Chouff la fissure, et nous avons croisé par hasard deux randonneurs à la sortie de la voie. Cela ne doit pas arriver tous les jours une telle rencontre au sommet ! Sur 6 ascensionnistes, seuls deux se connaissaient, et tous les autres étaient là complètement par hasard ! À ce sujet, il y a désormais du matériel d’escalade à disposition au camp.

Même les chameaux meurent de soif est également le nom du roman écrit par Anne de Bélinay, retraçant l’aventure vécue par les premiers ascensionnistes venus ici. Je vous le recommande vivement !

Accès :

Se faire déposer au pied de la voie. Approche vraiment évidente de moins d’une minute.

La voie :

L1 : 5c; Grande dalle à droite du dièdre. Finalement comme toutes les autres.

L3 : 5b.

L4 : 6a; Rocher à surveiller…

L5 : 5b; Bien prendre la ligne de droite.

L6 : 4; courte.

L7 : 5b puis 2.

Descente :

Rejoindre le sommet puis descendre par la voie normale.

1iere ascension : Anne de Bélinay, Maxime Groupo, Jean Kanapa, Jean Louis Lauféron les 26 et 27 février 2020

Difficulté : TD-; 6a; 350 mètres de développé

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