vertical pirate

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Mont Aiguille – Tour des Gémeaux

Belle journée pour s’attaquer au Mont Aiguille. Ça fait des mois qu’on en parle et c’est le jour J. On est arrivé de nuit donc aucune idée de ce qui m’entoure et au réveil à la sortie du camion… vue sur le Mont Aiguille ! Je ne comprends pas bien à voir ce « pâté » pourquoi il s’appelle ainsi. Mais il se pose là, au milieu des autres montagnes, imposant et détaché de tout ce qui l’entoure.

La paroi du Mont Aiguille

Ivan en action !

9h30, départ du parking de la Richardière (1190m) en direction de la Tour des Gémeaux pour accéder au sommet du Mont Aiguille (2086m). Il fait chaud mais la marche d’approche reste agréable sur un sentier majoritairement à l’abri du soleil dans la forêt, c’est confortable et régulier, on le suit jusqu’au col de l’Aupet (1627 m). J’avoue qu’arrivée au col je suis contente que ça soit presque fini. 1h30 d’approche ça commence à chauffer au niveau musculaire. On arrive enfin au départ de la voie « TDG », nous sommes à l’ombre et ça sera comme ça tout au long de la voie, quel bonheur en cette saison !

Vu les quelques péripéties qui ont précédé cette journée, nous entamons la voie avec ma corde de 80 m (10 mm) pas idéale pour la grande voie. On utilisera les cordes des amis de Nico que nous retrouvons sur place pour redescendre. Nico grimpe toute la voie en tête comme d’habitude. Il a pris quelques coinceurs pour compléter l’équipement. Le début de la première longueur (5b) est un peu patiné mais une fois passé les premiers mètres c’est mieux. On rejoint le premier relais, confortable comme quasiment tous en fait.

Arche du Mont Aiguille

L2 (4c) et L3 (5a) passe facilement et on atteint vite le 3e relais sur une vire qui abrite de drôles d’habitants … des nains !!! On décide de manger là en attendant que nos prédécesseurs rejoignent le relais suivant. Il y a de la place, on peut bien s’installer même si on reste vaché.

Pour débuter L4 (5c) il y a un pas un peu difficile et aérien mais juste quelques mètres sur l’éperon. On arrive au 4e relais qui est le moins confortable, pas de possibilité de s’asseoir et on y ressent bien la verticalité, le vide, de bonnes sensations.

Puis on attaque L5 (5b+) avec un beau dièdre / cheminée peu difficile, juste un pas un peu plus compliqué vers la fin il me semble, j’ai bien apprécié cette longueur, c’est ma préférée de la voie.

Puis enfin dernière longueur, L6 (4b), on sort rapidement en haut de la tour après avoir un peu cherché la direction de la sortie.

J’ai vraiment pris beaucoup de plaisir à faire cette voie et à aucun moment je ne me suis sentie en difficulté mais ça n’était pas pour autant facile. C’est très fluide et très agréable. Une voie qui restera dans mon cœur.

Le Mont Aiguille, pic ou pâté?

Mais ce n’est pas fini, il nous faut encore atteindre le sommet. On s’encorde pour y aller en « corde tendue ». Encore une première pour moi ! Késaco ?!? Je suis un peu tendue (comme la corde), c’est assez impressionnant et flippant de se dire que si je tombe la personne à l’autre bout de la corde tombe aussi. Surtout qu’avec les 40 mètres qui nous séparent il est difficile de communiquer et il faut anticiper le moment où il va falloir redescendre un peu avant de remonter. C’est assez stressant, bien plus que la voie d’escalade quand on n’a pas l’habitude de marcher ainsi. Je profite quand même du fabuleux paysage qui s’offre à nous, je suis fascinée par une jolie arche qu’on aperçoit au loin en début de parcours. On passe encordés les ressauts qui permettent d’arriver au sommet sur un grand plateau herbeux, décor inattendu ! On promène pour aller observer la vue au sommet côté nord-est (je crois, enfin c’est le côté le plus haut). C’est magnifique, le panorama est sans fin ! Il reste encore la redescente par les Tubulaires. Il paraît que ce n’est pas fini tant qu’on n’est pas à la voiture ! En effet il faut rester vigilant, la désescalade est loin d’être ma spécialité et j’ai l’impression d’être un éléphant dans un magasin de porcelaine. Je pose un pied et je déclenche une pluie de pierres ! Je dois vraiment apprendre à me déplacer sur ces terrains instables. On arrive finalement au premier rappel qui rejoint vite le second. Au niveau du s

econd il y a plusieurs relais, ce qui est très pratique quand on est plusieurs cordées.

18h, on rejoint la terre ferme dans un espèce de goulet dont on s’échappe assez vite pour éviter les chutes de pierres des rappels voisins. Il reste encore à regagner la voiture par le même chemin qu’à l’aller, je me laisse porter par son confortable dénivelé progressif. Je me sens ivre suite cette expérience, je plane.

Très belle voie, agréable, que du bonheur et beaucoup, beaucoup de plaisir !

La descente du Mont Aiguille

1ière Ascension : B. Clunet-Coste et J.-C. Planchon le 25 mai 1963

Difficulté : D+; 5c; 250 mètres

Matériel : Un petit jeu de friends et coinceurs, sangles, rappel 50 mètres, matériel grande voie sportive

Vue sur le Vercors

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