Perdu au fond d’une étroite route, le village d’Archiane est le dernier rempart de civilisation avant le fameux cirque éponyme, sauvage et protégé par les vautours. De nombreuses parois dominent cette petite vallée particulièrement prisée des randonneurs, et les murs s’élevant de parfois 400 mètres : située au sud du Vercors, nous avons là sans doute l’un des plus beaux coins de ce massif souvent sauvage. De très nombreuses voies ont été tracées sur les diverses parois environnantes ainsi que plus haut, sur les aiguilles de Benevise. Cependant, aujourd’hui la majorité des grimpeurs se concentre sur le Rocher du Roy, le plus imposant du coin.
La paroi du Rocher du Roy
A côté, le Pestel d’Archiane
Le Rocher du Roy est caractérisé par deux murs de 200 mètres très raides placés l’un au dessus de l’autre, séparés par une large vire. De nombreux itinéraires parcourent la face intégralement, alors que d’autres ne grimpent que le bas ou que le haut. C’est le cas de la « voie sans issue », qui ne grimpe que la première partie de la paroi, la suite ressemblant à un infâme couloir plutôt facile. Cette dernière est l’une des grandes classiques de la falaise, proposant une escalade à l’ancienne typique de ces voies du Vercors. Au programme donc, de l’escalade principalement intérieure, en dièdres, fissures et cheminées variées avec un court passage d’artif’. L’escalade y est assez soutenue et plaisante, sur un rocher dans l’ensemble excellent, bien que l’on devine que cela n’a pas du être toujours le cas ! Quelques pitons protègent les passages les plus difficiles mais il faudra sinon assurer intégralement sa sécurité, d’autant plus que les cotations anciennes pourront surprendre celui qui n’a pas l’habitude de ces vieilles voies, toujours un peu sérieuses.
L’attaque
Le grimpeur rapide pourra ensuite continuer sur une seconde voie pour sortir au sommet, comme la Paroi Rouge, mais la plupart redescendront par la vire : à Archiane, les accès sont toujours longs, et les retours au mieux compliqués et pénibles. On longe des vires exposées bien que peu difficiles pendant un moment puis il faudra encore marcher… Un plus long moment.
Accès : D’Archiane, suivre la direction des « 4 chemins ». Au bout d’une heure, lorsque le chemin touche enfin presque la paroi et que l’on trouve la voie équipée « les fruits de la patience », on longe cette dernière vers la droite pendant une vingtaine de minutes pour trouver l’attaque dans un dièdre raide évident, derrière un gros rocher (pitons visibles). 1h30.
L1 : 5c; Dièdre raide et bien prisu, relais cinq mètres après l’arbre. 40 mètres, 6 pitons.
L2 : 6a; Cheminée étroite, relais dans la niche sous le dévers. 35 mètres, 4 pitons.
Dans la cheminée !
L3 : 5c/A0; Franchir le surplomb en artif par la gauche (pitons) puis après un réta physique remonter la cheminée facile. 48 mètres, nombreux pitons dans l’artif, plus grand chose ensuite.
L4 : 5a; Profonde cheminée plus impressionnante que difficile. 25 mètres, 2 pitons.
L5 : 5c; Cheminée et fissures, escalade variée. 35 mètres, 3 pitons.
L6 : 6a+; Cheminée laminoir puis très vite une traversée en dalle (spit) mène à une fissure à gauche suivie d’un réta physique puis une fin facile. 35 mètres, un spit et un piton.
Descente : Le retour classique s’effectue en longeant la vire par la droite (passages expos et desescalade ou rappel), qui mène à un raide couloir que l’on redescend pour trouver un chemin de descente très bon.
1ière ascension : les 20 et 21 septembre 1964 par JP. Frésafond et D. Leprince-Ringuet
Difficulté : TD+; 6a+/A0; 200 mètres
Matériel : friends du 0.4 au 4, câblés, sangles
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