vertical pirate

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La Dirac

Courte variante ou voie (presque) indépendante ? La « Dirac », en référence au physicien quantique qui donna son nom à une équation, est une ligne que nous avons gravie en voulant répéter la Clebsch Gordan (nom tiré de coefficients utilisés en physique quantique, une histoire assez incompréhensible qui reprend des notions de moments cinetiques, et pire encore). Partis sur de mauvaises indications trouvées sur internet et un topo de la Sainte très imprécis, nous ne nous sommes pas posé beaucoup de questions à l’attaque. Pas en forme, raide du dos, je me défile immédiatement du rôle de premier de cordée et laisse à Bernard le soin de me tirer. La première longueur est vite avalée, elle avait déjà été parcourue par Bruno Zunino, qui laissa un relais sur pitons pour revenir. Lui aussi pensait être dans la bonne voie, mais il faudra bien admettre après coup que le vrai tracé ne correspond pas et que les quelques pitons sensés être présents n’y sont pas. Mais puisque nous n’avons pas lu le topo et pas fait plus attention que cela, nous imaginons encore que la longueur suivante sera 4c, comme indiquée.

Au pied du mur

En fait, la seconde longueur se révèle très végétale (en cours de pollinisation) et avec beaucoup de rochers qui semblaient attendre depuis longtemps une seconde vie dans le pierrier en dessous. La ligne reste logique, mais ne semble rejoindre la Clebsch Gordan que dans la partie supérieure de cette longueur. Je rejoins Bernard au relais, et il ne fait aucun doute pour nous que la voie emprunte naturellement la belle fissure au dessus l’arbre de relais. Erreur, la vraie voie que nous n’avons finalement pas vraiment suivie part à droite en direction d’un second arbre pour remonter une autre fissure.

Finalement, cette dernière longueur se révèle particulièrement sympa, raide sur de bonnes prises, avec encore une petite pluie de cailloux pour l’assureur. Les protections naturelles se placent bien, surtout dans la section la plus dure. Ce n’est qu’au sommet de la voie que je réalise que nous n’avons jamais fait la longueur en 2b médiane : en fait, c’est alors que nous comprenons que nous n’étions pas au bon endroit. De plus, les 11 pitons mentionnés dans le topo n’étaient pas là, tout s’explique. Je vous propose un topo rectifié en espérant que celui-ci soit enfin juste.

En rouge la Dirac, jaune la Clebsch Gordan, en bleu le lapin chauve

Approche : Classique Roque Vaoutarde. On démarre à l’aplomb d’une écaille évidente au dessus une vire, à l’aplomb du bosquet de chênes. Il s’agit de remonter la fissure la plus à gauche.

L1 : 5a; Remonter la fissure végétale, relais gauche sur deux pitons, bon rocher.

L2 : 5b; Récupérer la fissure, rocher plus douteux, et viser le chêne de gauche.

L3 : 6a+; Fissure droit au dessus, très belle et artifable dans le passage clé, 5c et A1 dans ce cas.

Contourner le dernier ressaut court et sortir à pied.

Fin de L3

1ière ascension : Bernard Pégourié (leader), Nicolas Gay, le 24/04/2021. Pour la Clebsch Gordan, reprise en fin de L2 : Bernard Amy, Vincent Bourges en 1966. L1 : Bruno Zunino. Il semblerait finalement après étude de mon partenaire que seule L3 soit intégralement indépendante.

Difficulté : TD-; 6a+ ou 5c/A1; 130 mètres

Matériel : Quelques pitons, jeu de friends et câblés, sangles, matériel grande voie équipée

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