« En cette fin de juillet, à Chamonix, la météo me rappelle celle de mon enfance, quand nous jouions au tarot, des journées entières, au camping des deux glaciers, en attendant que la pluie cesse.

En cette époque reculée, non seulement il pleuvait très souvent, mais il y avait encore deux glaciers aux Bossons. Celui de Taconnaz avait déjà bien rétréci, mais on pouvait pratiquer l’école de glace au pied de celui des Bossons, qui descendait alors jusqu’à la vallée.

La pluie n’ayant (vraiment) pas fait fuir la foule, nous nous refugions, une fois le soleil revenu, dans la si charmante et tranquille vallée de Vallorcine. La vallée des ours qui en effet en abrite un certain nombre (oui, d’accord, en bois). Il est même recommandé de ne pas les nourrir.

Là se trouve un très beau rocher école de 100 mètres, en granit chamoniard, avec une vingtaine de voies d’une à quatre longueurs, souvent dans le 4 et 5.

On y accède en se garant à Vallorcine (parking désormais payant) et en suivant un sentier parsemé de framboises (d’où, certainement, les 15 minutes annoncées. Hors période de framboises, c’est beaucoup plus rapide). De nombreuses sculptures sympas – et pas que des ours – sont nichées dans la forêt.

Pour ce qui était de la tranquillité, ce jour-là, c’était râpé. Plein de charmants bambins s’initiaient sur la partie gauche, ce qui égayait bien le départ.

Nous laissons sur la droite « Courage, Dulfons ! » que nous avions grimpé il y a quelques années, et avons attaqué Le Plantigrade Magnésophage (toujours une histoire d’ours !). C’est une très belle voie de 4 longueurs, rendues pour moi délicates par un rocher encore humide. Le soleil n’y arrive en effet que l’après midi et la forêt qui entoure le site ne favorise pas son séchage.

Cette voie présente l’intérêt de ne pas être complétement équipée : la 3ème longueur, est une fissure en 5c, nécessite de poser des coinceurs. Cela est devenu rare, mais ces voies permettent de réellement s’initier à la pose des coinceurs et de progresser dans cette pratique. En effet, poser des coinceurs dans les voies équipées n’est absolument pas comparable avec le fait de grimper réellement en autonomie, car il faut alors chercher son itinéraire et on ne peut pas changer d’avis : une fois engagé, il faut s’en sortir ! Egalement, précisons que cette longueur est vraiment magnifique !

Le Plantigrade Magnésophage :

L1 : 4c, 22 mètres; Départ par un petit surplomb à bacs, relais au pied d’un arbre.

L2 : 4a, 18 mètres; Relais au début d’une fissure.

L3 :5c, 40 mètres; Le long d’une fissure non équipée, petits friends et coinceurs indispensables, très facilement protégeable.

L4 : 5a, 24 mètres; Tout droit jusqu’au relai du haut.

Descente :

Soit un rappel dans la voie s’il n’y a personne.

Soit en suivant au sommet, à gauche, l’équipement qui ramène au pied de la voie, avec des passages plus ou moins aisés. »

Je remercie ma maman pour ce petit topo.

Les autres voies de la falaise valent également le détour, avec des voies typiques du granit du massif du Mont blanc, composé de belles dalles, parfois difficiles (jusqu’à 7a !) et quelques petites grandes voies faciles en dièdres, proposant toute la gestuelle nécessaire pour aller s’aventurer à l’étage supérieur !

Ouverture : Non renseignée, surement assez ancienne

Difficulté : D; 5c; 100 mètres

Matériel : Friends jusqu’au 2, câblés, sangles, matériel grande voie équipée

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