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Pointe Adolphe Rey – Voie Salluard

Le Mont Blanc du tacul, sommet élevé proche de la plus haute cime française, semble particulièrement débonnaire depuis la vallée de Chamonix. Sa face Nord, présentant de belles pentes de neiges entrecoupées de séracs sournois et dangereux, ne laisse pas facilement deviner les trésors rocheux de sa face est. En effet, dès son sommet descendent plusieurs piliers et arêtes rocheux, souvent tourmentés présentant de superbes aiguilles effilées. Plus l’on descend, plus ces structures se divisent elles mêmes, formant finalement de très nombreux sommets satellites, parfois célèbres comme le Grand Capucin ou le Clocher du Tacul.

La fameuse aiguille

Dans la voie Salluard, Pointe Adolphe Rey

Sous cette face est du Mont Blanc du Tacul se trouvent donc de belles aiguilles raides, formées de protogine rouge (roche très proche du granit mais ne possédant pas de micas – assimilable en tant que tel). Les voies y sont nombreuses et de tous niveaux (du III – qui peut ressembler à du 6a+ en salle d’escalade trop commerciale – au 8a+, comme dans le voie « Petit » ou encore « entrez dans la légende », 8a en fissure mythique de Jean Claude Droyer, justement sur la Pointe Adolphe Rey). Le sommet est d’ailleurs ainsi nommé car ce dernier fit la première ascension du Grand Capucin, en compagnie d’Henri Rey, Enrico Augusto et Louis Lanier le 24 juillet 1924 par un astucieux tracé très artificiel rappelant les assauts des premiers sommets vierges comme le Mon Aiguille.

Logiquement, ces parois situées entre la Vallée Blanche et la Combe Maudite possèdent à la fois des itinéraires historiques et des voies modernes. La Salluard à la Pointe Adolphe Rey est sans doute l’une des plus belles voies « faciles » du secteur, et propose en plus d’un rocher exceptionnel un minimum d’ampleur et une grimpe très variée. Comme souvent avec ce type d’itinéraire, les longueurs en V peuvent être difficiles, surtout si elles sont en fissures larges, un style aujourd’hui bien délaissé en hexagone…

La voie peut se décomposer en deux parties, une première plus raide et plus soutenue, neuf longueurs mènent à un gendarme. Bien que le plupart des cordées préfèrent redescendre ici, la voie ne s’arrête pas là. La sortie au sommet est plus alpine le long d’une arête où il faudra chercher son itinéraire, parfois en face nord dans du rocher gelé, et la difficulté y reste soutenue. Mais nous arrivons alors au vrai sommet et la voie ne s’achève qu’ici. De plus, la descente est alors nettement plus compliquée, et si ce n’est la fréquentation et l’abominable téléphérique en face, l’ambiance passe alors de « belle voie d’escalade » à « course d’alpinisme majeure »!

La combe Maudite et quelques satellites du Tacul avec derrière le Mont Blanc

La voie est largement accessible à la journée depuis l’aiguille du midi pour une cordée rapide.

1iere ascension : Toni Busi, Franco Salluard le : 6 septembre 1951

Difficulté : TD; 6a; II; 300 mètres

Matériel : Jeu de friends du 0,4 au 4 en doublant éventuellement quelques tailles, câblés, sangles, matériel grande voie équipée

A chamonix, le mythique IV+, c’est bien ça !

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