
Le départ des voies
Septembre, l’été tire à sa fin, c’est dommage, mais il se rachète en embarquant avec lui les flots de touristes. Même les traileurs de l’UTMB ne viennent plus nous filer des complexes en courant avec une insolente aisance sur nos chers sentiers caillouteux.
Nicolas, c’est une tradition, vient fêter son anniversaire à Chamonix, et me propose une petite grande voie à ma portée.
Cette année, c’est aux Contamines que nous allons clôturer ma modeste saison. La météo est « incertaine », c’est-à-dire qu’il est certain qu’il va pleuvoir, le tout est de savoir quand. Qu’à cela ne tienne, la marche d’approche n’est que de 10 minutes (oui, bien sûr, nous n’aurons pas la satisfaction d’atteindre le pied de la voie après avoir sué à grosses gouttes pendant deux heures…) et l’ascension devrait être assez rapide. Il s’agit de « Le nain jaune attend », une belle voie d’environ 7 longueurs, dans le secteur de la Duchère avec beaucoup de relais, homogène dans le 5b, avec deux longueurs en 5c en un départ en 4.

Au sommet, avec le fameux nain jaune qui attend
Nicolas m’annonce plusieurs longueurs de dalles, ce qui me rappelle avec inquiétude celles, bien lisses du Montenvers, là où on se fait toiser par les Drus…. Mais ici, ce sont des dalles sympas, pas lisses du tout, bien adhérentes au contraire, fissurées et prisues à souhait. Nous enchaînons les deux premières longueurs, faciles même pour moi. La 4ème longueur officielle, en 5b, me pose quelques problèmes, mais je ne m’en sors pas trop mal. Et là, quelle récompense ! Le relais est installé sur une vire merveilleuse ! Une vire à pique-nique !
[Petite remarque à l’intention des rédacteurs de topos : vous devriez inclure une cotation des relais, et leur attribuer des étoiles. Plusieurs critères seraient à prendre en compte :
Pour le moral :
La solidité des points.
La facilité à entendre/voir le premier sans craindre de ne pas capter le fameux « vaché ! » tant attendu…
Pour le confort :
(Bien que, personnellement, je ne reste jamais vraiment longtemps au relais, ne tentant jamais de voies difficiles- difficiles pour Nicolas, s’entend).
Présence ou non de plantes désagréables (= piquantes. Genévriers, par exemple).
Possibilité de s’assoir.
De retirer ses chaussons.
Qualité de la vue.
Pour les débutants : sensation plus ou moins impressionnante quand on regarde en bas (ha, ha, il est loin le temps, où, terrifiée à un relais du pourtant bonhomme mur de Servoz, je n’osais pas regarder en dessous !)]

Dans le passage en surplomb
Donc, cette vire-là méritait 3 étoiles. Elle en aurait obtenu 4 si elle était face à la chaîne du Mont Blanc.
La fin de la voie est tout aussi agréable, la dernière longueur présente un petit surplomb en 5c…heureusement que j’ignorais sa cotation, je l’aurais trouvé infranchissable.
Et, au sommet, nous sommes effectivement attendus par un petit nain de jardin, au teint d’hépatite virale, au nez brûlé par les coups de soleil, et empalé par une tige de métal (ce qu’il ne semble apprécier du tout).
Grand espace 3 étoiles (idem, pas de Mont Blanc en face), pour ne pas redescendre bêtement avec les sandwiches.
Pas de rappel pour la descente (dommage !), mais un sentier bien équipé nous ramène en bas. Encore une très belle sortie, qui donne l’impression d’avoir progressé !
Merci, Nico !
Difficulté : D; 5c; 170 mètres
Matériel : Grand voie équipée
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