
Le fameux dièdre !
Le contrefort ouest de l’Aiguille de Blaitière possède de nombreuses voies, de types assez variés. Il y a les mythiques historiques comme la voie Brown Whillans et sa fissure terrifiante, des voies interminables comme l’arête nord-ouest, ou encore un paquet de voies modernes, souvent « Piola », s’arrêtant à une vire ou à un sommet de pilier, loin, très loin de la cime principale… Ces voies, nombreuses, portent un thème commun : elles font référence à des chefs de guerre… Et toutes sont difficiles. Toutes, sauf une !
De toutes les parois nord des Aiguilles de Chamonix, Nabot Léon est la voie moderne classique abordable de référence. Certes, il y a quelques voies courtes du côté des Pèlerins ou dans les Lames Fontaines, mais seule celle ici présentée est entrée dans le cercle des voies majeures que tout le monde ou presque a parcourues.

Fin de première longueur
En effet, la voie exploite au mieux les faiblesses du pilier, pour proposer une escalade exceptionnelle : des murs alternent avec des fissures dignes des USA, des dalles classiques relient des dièdres exceptionnels, le tout en valorisant un maximum les coinceurs, dans ce cadre grandiose. Dans ce genre de voie, on se prendrait presque pour un grand alpiniste tant tout déroule dans cette raide ambiance de haute montagne !

Dernière longueur
La voie est prolongeable jusqu’au sommet du pilier gris, par Osez Josephine, dans le même niveau, voir ensuite jusqu’au sommet de l’Aiguille de Blaitière, par l’arête nord-ouest ! cela fait une grande course… Mais en ne parcourant que la voie, la sortie est déjà agréable, et l’ambiance alpine : les crampons seront souvent indispensables pour l’approche !
Approche : Du plan de l’Aiguille, suivre le sentier vers le Montenvers pendant environ un quart d’heure pour bifurquer via une moraine en direction de la paroi. Par cette moraine pénible, atteindre une pente de neige pile au pied de l’arête nord-ouest, que l’on remonte jusqu’à une cinquantaine de mètres du haut de cette pente. Tourner à droite en direction d’une grosse brèche (cairn, col entre Blaitière et les lames Fontaines) pour mettre pied sur une large vire en face ouest. La voie démarre 20 mètres avant que la vire ne redescende. On repère l’attaque par un goujon à un peu moins de 10 mètres au dessus une terrasse caractéristique et piétinée. Attention, tout est expo…
L1 : 5c, 40 mètres; Court mur puis dièdre. Un goujon au départ.
L2 : 5c, 40 mètres; En ascendance à droite puis en remontant un dièdre qui se sépare en deux : prendre la branche de gauche (un relai d’une autre voie plus à gauche encore). Trois points en tout.
L3 : 5c, 40 mètres; Remonter un ressaut à droite puis passer de l’autre côté du pilier de gauche, pour remonter une dalle. Un point.
L4 : 5c, 40 mètres; Passer un mur raide et remonter la dalle mythique… Quatre points.
L5 : 5c, 35 mètres; Courte cheminée à droite puis joli dièdre.
On sort par les deux dernières longueurs de « Deux Goals » : 5c/6a (un goujon au crux) puis 4c, au sommet du pilier.
Descente en rappel dans la voie.
1ière ascension : Michel Piola et Pierre-Alain Steiner les 2 et 3 aout 1985
Difficulté : TD-; 5c/6a, 5c obligatoire; 200 mètres
Matériel : Friends en doublant les tailles moyennes, câblés, sangles, matériel grande voie équipée
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