L’envers des Aiguilles est un haut lieu de l’escalade dans le massif du Mont Blanc. On y trouve des voies historiques sur les plus belles parois, puis ce fut « l’invasion Piola ». En plusieurs décennies, il aura ouvert à peu près toutes les lignes de cet eldorado granitique, y laissant alors son style d’époque : des grandes voies sportives en haute montagne, valorisant le plus possible l’usage des coinceurs mais utilisant la perceuse pour franchir des dalles lisses, rendant les voies particulièrement homogènes et bien tracées. Certaines voies sont très courtes et abordables, alors que d’autres sont longues, souvent difficiles, et parfois mythiques.
Parmi les secteurs les plus classiques, celui du « little Yosemite », situé au pied de la première pointe des Nantillons, est l’un des plus apprécié. Comme son nom l’indique, les fissures y sont de grande classe (bien que les bosselettes dans tous les sens contrastent avec le lisse granite do Yos’), dans un cadre exceptionnel. Dans le style local, la fissure de troisième longueur de « Guy Anne » (ou quatrième avec la baisse de niveau du glacier) est une référence : une diagonale parfaite, difficile pour du 6a, raye une dalle qui ne possède que quelques minces reliefs pour poser ses pieds… Malgré la qualité de la fissure, se protéger coûte de l’énergie ! La longueur qui suit est certes un peu moins pure mais également soutenue et magnifique. Ensuite, l’escalade devient nettement plus facile pour des cotations identiques.

En premier plan les Pointes des Nantillons, derrière l’Aiguille du plan et à sa gauche la Dent du Requin – Merci à Fred Vionnet pour la photo !
« Amazonia », la voisine, a été ouverte auparavant, et est également magnifique. quelques pas sont plus difficiles mais cela est moins soutenu, et le haut de la face n’est plus très raide : cela passe partout, il y a bien sur certes une ligne « historique », mais de nombreuses variantes existent, et les voies se confondent de plus en plus. L’escalade y est sans doute un peu plus variée, avec tout de même une majorité de belles fissures raides et athlétiques. Malheureusement, dans la partie supérieure on évite presque systématiquement des zones trop faciles…
Le retrait glaciaire est très problématique, et une vraie longueur existe en plus des croquis du topo Piola. Probablement, dan un avenir proche la neige sera loin du refuge et l’on n’imaginera pas qu’auparavant, piolet et crampons étaient indispensables pour aller grimper ce sommet…J’ai effectué ces voies il y a des années, je ne me permets donc pas de vous proposer de topo, qui serait soit faux soit en forme de copié/collé… Le topo Piola me semble indispensable pour grimper dans ce secteur ! Attention à ne pas sauter de rappels à la descente…

Paysage de l’Envers… Tout en haut, le Grépon ! Merci à Fred Vionnet Grimpisme pour sa photo !
1ières ascensions : Amazonia : Gérard Hopfgartner et Michel Piola en 1984 Guy Anne : Michel Piola et Benoît Robert en 1998, variantes ouvertes ensuite, renommant alors l’itinéraire « guy anne, l’insolite »
Difficulté : TD+; 6a+/b pour les deux; 370 mètres
Matériel : Friends du 0,5 au 3 en doublant les tailles moyennes, câblés, sangles, matériel de grande voie équipée
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