Libérées, délivrées

La première longueur

Tout au bout des gorges, en rive gauche, se situe la sublime grotte des Galetas : ce secteur de haut niveau s’atteint classiquement en pédalo, car aucun accès à pied n’est possible. Ce spot extrêmement déversant continue de se développer, et des grandes voies modernes y voient le jour. Cela faisait des années que je rêvais de partir de la grotte pour grimper l’ensemble de la paroi, et nous avons voulu répéter une vieille voie théoriquement non équipée, appelée « femmes libérées », en partant avec un topo assez grossier de la paroi. La seule personne que je connaisse qui ai tenté cette voie ne l’a jamais trouvée…

Une fois sur place, rien ne correspond au topo ! Il semblerait que la voie que nous cherchions ait été réequipée en spits de 10, et ce n’est donc pas en cherchant à les éviter que nous pouvions grimper la bonne voie (à noter la présence d’une voie équipée encore un peu à droite, « Alan Moroni ». Fuyant les spits, nous avons commencé notre escalade bien trop à gauche, mais dès la seconde longueur nous avons poursuivi dans notre ligne en sachant bien que la voie n’était pas ici, le 5b se transformant en 6b particulier. Nous avons finalement rejoint l’itinéraire initialement convoité mais lancés dans notre ouverture nous l’avons à nouveau évitée en tirant vivement à gauche pour trouver une jolie fissure.

Le crux de la seconde longueur – un joli bombé à règles

Cinquième longueur

L’itinéraire exact de la vieille voie reste énigmatique dans la partie centrale, et même si les spits montrent la direction le tracé est approximatif. Il est envisageable mais incertain que nous ayons gravi une longueur en commun, ce qui semblerait logique bien que le tracé du vieux topo semble tout de même la faire passer plus à droite… Une seule chose est sûre, il nous faudra y retourner pour clarifier tout ça, en répétant les anciennes voies maintenant que nous avons mieux compris l’organisation de la paroi. A priori, il manque une longueur dans le vieux tracé de « femmes libérées », ainsi tout devient très cohérent.

Cette voie n’est évidemment pas majeure car on croise un jardin et que l’on effectue une traversée boisée d’une quinzaine de mètres mais la grimpe sur un très beau rocher est agréable. L’escalade n’y est donc pas très soutenue mais il semblerait que ce soit l’unique voie entièrement sur coinceurs du secteur, d’où le nom : nous voulions faire « femmes libérées » – nous avons gravi une voie « délivrée » des spits qui nous avaient induis en erreur sur le tracé (à bien y regarder l’ancien topo donnait 20 pitons en place dans la voie, il fallait peut être mieux interpréter nos données !). Par ailleurs, la seconde longueur n’était pas évidente en libre !

Le topo

Accès : En rappels dans la voie. Suivre l’accès classique aux voies de la vire des Vernis, au moment où le chemin surplombe enfin le Verdon descendre en direction de celui ci en visant un cairn à droite d’un chêne isolé. 5 rappels sur des vires (équipés ou sur arbres) mènent à la grotte des Galetas. le départ se situe à l’arrivée du dernier rappel.

L1 : 5c; Au choix deux couennes équipées (6a) ou l’écaille à gauche. On remonte ensuite une fissure large puis on tire à gauche sur la vire avant de remonter un beau dièdre, on effectue le relais au pied d’une conque à la fin de la traversée (jardin).

L2 : 6b; Départ très bloc dans la conque puis suite facile, relais soit équipé sur la vire (rappel de descente) ou au jardin.

L3 : 5b; Potentiellement en commun avec L4 de « femmes libérées » (et empruntée par les rappels), qui semble toutefois bien à droite sur le topo 1991. Superbe dièdre sain (un bloc est tombé presque seul, mais désormais rien ne bouge !). Relais sur arbre où l’on laissait une sangle à la descente, commun avec « femmes libérées » qui part tout droit (bombé en 5, un spit), c’est cette longueur selon moi qui aurait été oubliée.

L4 : 2; Traversée à gauche sur vire boisée et remonter au jardin supérieur, relais sur arbre.

L5 : 5c; Traversée à gauche en dalle fine pour remonter une belle fissure.

L6 : 5b; Remonter le couloir puis des ressauts en ascendance à droite.

Retour : à pieds.