Pour une fois, voici bien une voie qui porte mal son nom ! Celui-ci fait référence à la limite atteinte par les grimpeurs jusque dans les années 70, le 6c, même si des mouvements de 7, voir des longueurs de 7 ont déjà été grimpées très occasionnellement ici et là (notamment par Reinold Meissner dans une voie de 550 mètres au Sass dla Crusc, ou Heiligkreuzkofel, qui ouvrit avec des protections très, très espacées une longueur en 7a ou 7a+, sans chaussons… en 1968! Et des exemples antérieurs, moins connus et pas forcément en grande paroi, existent…). Désormais, la cotation fait bien rire les plus forts grimpeurs, car finalement, on ne la connait pas encore, la limite des possibilités humaines…
Cette voie n’est pas la plus belle des gorges du Verdon, car les longueurs du bas ne sont pas exceptionnelles, mais plus on monte, plus l’escalade est intéressante. Celle-ci est très variée, chaque longueur diffère de la précédente, et l’ambiance est aérienne. Le rocher n’est pas toujours exceptionnel, il a bien fallu nettoyer un peu pour rendre l’escalade agréable, mais on s’y accommode bien, et certains passages sont tellement chouettes que l’on oublie vite ces courts désagréments.
Enfin, l’orientation de cette paroi fait que le mur est souvent à l’ombre. Tant mieux, il est important d’avoir des parois pour chaque saison, et cette voie est plus facile que ses voisines équipées, « ça passe ou sarcasme », ou encore « hold up mental », qui sont toutefois plus esthétiques.
L’approche s’effectue par le sentier de l’Imbut, en descendant d’abord des pentes parfois exposées dans la forêt, puis en longeant la paroi. Est inscrit au pied « LPH », qui marque le début de la voie.
L1 : 6c; Pas la plus intéressante, et emprunte la voie « patibulaire » (C. Guyomar, P. Bestagno, 1979). Départ moyen et facile, puis un crux en dévers.
L2 : 6c+; Dalle sympa, puis un pilier raide, et enfin un bombé.
L3 : 6a+; Départ raide et ambiance, puis gradins pas top…
L4 : 6c; Enfin ça devient beau ! Départ sur pilier à trous, puis traversée à droite. On remonte ensuite un dièdre superficiel avec un pas dur dans du rocher jaune. La suite est plus facile mais très belle, en ascendance droite.
L5 : 6c+; Au dessus le relais dans un mur très raide jusqu’à buter sous le toit, que l’on contourne par la gauche. Sortie en dalle superbe dans un très beau mur à trous, très gazeux !
L6 : 6c+; Mur exceptionnel à trous, un pas dur.
L6′: 6b; Idem par la gauche, sans pas dur, mais toujours rési, toujours gazeux, toujours magnifique !
Equipement : Pascal Faudou, en 2004
Difficulté : 6c+, 6b obl.; 200 mètres
Matériel : Grande voie équipée
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