Il y a déjà plus d’une décennie et demie, je suis allé pour la première fois au Verdon, voir ces fameuses gorges, que je croyais réputées alors réservées d’accès aux meilleurs grimpeurs. L’escalès me faisait rêver, mais à trop écouter les autres je pensais la paroi inaccessible, trop engagée, aux cotations extrêmes et aux points démesurément espacés. On m’avait raconté des histoires effrayantes à propos d’ULA et de la Demande, que je ne pensais alors peut être ne jamais pouvoir faire… A près de 500 kilomètres de ma maison, nous avons commencé, comme bien d’autres, par un objectif « modeste », choix que je n’ai jamais regretté.
Tim en sortie de notre première voie Verdonnesque !
Le Verdon est réputé pour ses accès du haut, que l’on imagine donc en rappel. C’est presque ici le cas, sauf qu’une descente exposée où l’on peut s’assurer remplace ce moment d’adrénaline où l’on doit affronter d’emblée le vide. C’est la façon moderne d’envisager ces voies, l’accès de celle-ci aujourd’hui n’ayant été découvert qu’après la première ascension… auparavant, l’on faisait le tour à pied ! L’arrivée au pied de la voie est donc en soit un soulagement ! Ensuite, on affronte dès le départ les vraies difficultés : une cheminée patinée, difficile. C’est pourquoi la plupart des cordées ne descendent pas complètement en bas et commencent 50 mètres plus haut : on évite ainsi ce passage pour ne remonter que l’arête proprement dite, et ainsi profiter au maximum de cette voie alors aux difficultés raisonnables.
La cordée voisine dans les dalles
L’escalade remonte de beaux ressauts, au rocher certes très patiné mais suffisamment franc pour que cela passe encore. Les relais sont hyper confortables, mais le vide reste présent : au secteur des Malines, les gorges sont serrées, et l’ambiance toujours au rendez-vous. Cette voie historique est donc parfaite pour découvrir les gorges (en faisant bien attention à l’accès !), avant d’aller affronter le vide de l’Escalès… Même si aujourd’hui, de nombreuses autres voies abordables ont été ouvertes dans tous les recoins des gorges !
1ière ascension : Bernard Bouscasse et François Guillot en 1972
Difficulté : D à TD-; 6a+, ou 5b max; 200 à 250 mètres
Matériel : Grande voie équipée
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