Voie mythique s’il en est, « les Caquous » constitue l’une des fissures historiques des gorges du Verdon. Après les premières voies évidentes tracées dans l’Escalès, les pionniers ont vite cherché à parcourir les autres grands murs. Au sud des gorges, la paroi du grand Eycharme présente plusieurs lignes évidentes, dont trois qui auront été gravies la même année. Aujourd’hui, la ligne des Caquous est de loin la plus fréquentée.
Actuellement, les Caquous pourrait passer pour une ligne plutôt abordable. Cela n’a pas toujours été le cas : autrefois non équipé, cet itinéraire se méritait vraiment. Dès le départ, un toit côté à l’ouverture A4 barrait le passage à la fissure supérieure, logique et continue sur 180 mètres avec d’autres sections d’artif. Le niveau atteint dépassait largement celui de ULA, et les passages obligatoires furent nombreux. Fut un temps, cette voie faisait peur…
Aujourd’hui, elle est entièrement équipée ou presque. Même si certains points sont parfois un peu éloignés, cela a permis à des générations de grimpeur de découvrir ce morceau d’histoire, et peut être plus largement l’escalade en fissure dans les gorges. Ces fissures rondes, déroutantes… avec le matériel moderne, on pourrait la parcourir entièrement ou presque en ne s’assurant qu’avec des protections naturelles, et grimper ainsi une voie encore plus belle. Mais doit on laisser vierges toutes les fissures ? Et équiper tous les murs? Ainsi, comment débuter en fissure? Selon moi, l’escalade traditionnelle n’est pas une activité qui doit se pratiquer obligatoirement à chaque occasion et que quand cela est adapté. Les anglais ne sortent pas les coinceurs que quand ca les arrange! Et pour ceux qui veulent poser les joujoux pas d’inquiétude : l’Estamporanée, toute proche, ne souffre pas d’aseptisation!
Accès : rappels grand Eycharme jusqu’au jardin, la première longueur est souvent évitée.
L1 : 5b; dièdre assez végétal rejoignant le jardin.
L2 : A0 puis 6a+; passer le toit évident et impressionnant en artif équipé puis remonter la fissure oblique à gauche (court).
L3 : 6b; la fissure, longue, physique, soutenue mais sans pas dur.
L4 : 6b+; Droit au dessus le relais puis en ascendance à droite. Tout droit/légèrement vers la gauche partirait la variante Berault, indépendante et rectiligne jusqu’au sommet. Celle-ci demeure toutefois bien mystérieuse!
L5 : 6b+; fissure à droite pas très dure puis traversée ascendante à gauche en dalle avec un crux magnifique sur gouttes d’eau.
L6 : 6c; crux en surplomb au début puis belle fissure large.
L7 : 6a+; poursuivre la belle fissure, évident ! Relais facultatif.
L8 : 6b+; suite et fin de la fissure, longueur peu soutenue.
1iere ascension : Guy Abert, Jean Marie Picard Deyme et Jean Fabre juin 1974, après repérage du bas
Difficulté : ED-; 6c, 6b obligatoire, 200 mètres
Matériel : grande voie sportive, éventuellement deux friends moyens pour les section faciles à l’équipement plus aéré
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