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Moniteur d'escalade Calanques, Sainte Victoire et provence, pour l'abordage des falaises et autres aventures verticales ! En méditerranée et au delà …

Punta Lunarda – Nirvana

Parcourant une ligne de fissures raides et évidentes en face ouest de la très belle Punta Lunarda, nirvana est une voie exceptionnelle. Difficile, soutenue et peu équipée, cette voie est un référence majeure en fissures larges et à main. Nirvana a été tracée sur l’un des plus beaux sommets de corse, cette Punta constituant un des monolithes les plus formidables et rigoureux qui soient. Un itinéraire majeur sur une paroi emblématique…

A gauche, la Punta Di U Corbu (au centre, la voie mythique Delicatessen), et à droite la Punta Lunarda. On devine bien sur la gauche la ligne de fissures de Nirvana.

A gauche, la Punta Di U Corbu (au centre, la voie mythique Delicatessen), et à droite la Punta Lunarda. On devine bien sur la gauche la ligne de fissures de Nirvana.

Nirvana, Punta Lunarda - Première longueur

Nirvana, Punta Lunarda – Première longueur

Évidente, la ligne semble avoir été partiellement parcourue par Albert Precht, un autrichien très doué ayant ouvert des centaines de voies souvent difficiles et exposées, notamment en corse, en crête ainsi qu’en Jordanie. Bien que le tracé de « tarzan and jane » reste flou, celle ci emprunte en seconde partie une ligne apparemment plus à gauche. Nirvana, telle que nous la connaissons, fut ouverte par Jean Toussain Casanova, célèbre grimpeur ajaccien, avec Michel Charles et B. Pacouil, en 1992. Les ouvreurs ont laissé quelques spits en place (de zéro à quatre par longueurs), mais ceux ci commençaient à vieillir. Le matériel évoluant, ainsi que les motivations des grimpeurs, les locaux commençaient à évoquer un lifting de la voie. Les voies bien équipées étant désormais majoritaires, il était intéressant de valoriser l’escalade sur coinceurs (déjà bien représentée dans cette voie!).

En octobre 2016, avec l’équipe espoir grande voie PACA, encadrée par Arnaud Petit et Pierre Olivier Blanc, nous avons parcouru la voie, puis changé les spits, en les déplaçant parfois pour valoriser une belle escalade et un équipement logique, et installé une ligne de rappels plus directe et sure que la précédente. Nous avons également ôté sans les remplacer certains spits inutiles ou placés à proximité de fissures évidentes à protéger (un en troisième longueur, les quatre de la quatrième, deux dans la cinquième et un en sixième). La voie n’est pas devenue plus dangereuse (un vieux spit rouillé étant moins solide qu’un bon friend…), mais plus sauvage et sensiblement plus sérieuse, bien qu’elle l’était déjà. Chaque longueur présentant de beaux combats souvent en fissures larges, elle est physique et éprouvante. Pour les amateurs, elle portera magnifiquement son nom, et pour les autres elle constituera probablement un vrai cauchemar!

Lever de soleil durant l'approche

Lever de soleil durant l’approche

Le topo de la voie :

Cinquième longueur, toujours aussi majeur

Cinquième longueur, toujours aussi majeur

L’approche constitue en soit une petite aventure. On démarre du torrent de la Purcaraccia que l’on rejoint aisément du parking à côté du pont éponyme, via une sente rive gauche. On traverse le torrent et on remonte de suite rive droite une sente cairnée menant à la falaise d’Arghjavara. On la longe puis contourne main droite (exposé, cordes), puis on traverse un ruisseau a droite. Ensuite, on remonte des dalles puis une sente venant buter contre un ressaut. Le longer main gauche, jusqu’à rejoindre des dalles inclinées exposées. Les remonter (sente moins dangereuse rive droite), jusqu’à trouver au sommet de ces dernières une sente paumatoire dans la forêt, venant buter contre une dalle peu lisse, socle de la Punta Lunarda. La franchir jusqu’à rejoindre un couloir menant alors sans hésitation au pied de la voie (le dièdre de départ est très caractéristique). 

L1 : 6b+, 40 mètres, trois goujons. Superbe dièdre malcommode!

L2 : 6b, 40 mètres, zéro goujons. Départ aisé puis on traverse une rampe à gauche puis on remonte le second dièdre par une fissure à main majeure.

L3 : 6b+, 40 mètres, trois goujons. Laminoir physique, combat de rue au programme bien que le chute semble impossible sur la majorité de la longueur.

Dernière longueur - Ca ne déverserait pas un peu?

Dernière longueur – Ca ne déverserait pas un peu?

L4 : 7a, 30 mètres, zéro goujons. Fissure a main exceptionnelle, gros friends indispensables comme dans toutes les longueurs. Yosemitique!

L5 : 6c+, 40 mètres, deux goujons. Dièdre magnifique, esthétique et soutenu, taffonis au début, off width puis double fissure à verrous de main.

L6 : 6c, 35 mètres, trois goujons. Remonter une quinzaine de mètres le jardin au dessus, relais intermédiaire à construire au pied de la fissure/cheminée évidente de la première tour. Gravir cette cheminée, et passer une « chatière » étroite pour enfin gravir un système d’écailles puis une dernière fissure menant au sommet.

La descente s’effectue en rappels dans la voie, sauf R3 (avant la fissure en 7a) qui est situé 8 mètres plus haut à droite que le relais de montée pour éviter de coincer la corde.

1iere ascension : J.T. Casanova, M. Charles et B. Pacouil le 16 mai 1992. Elle reprend les trois premières longueurs de « Tarzan and Jane », ouverte par Christian Bogensberger et Albert Precht.

Difficulté : ED+, 7a ou 6b et A1, 250 mètres 

Matériel : friends 0.4 au 5, avec du 1 au 4 en double

Le topo de la voie!

Le topo de la voie!

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