Les Tours de Bavella sont immanquables dans le paysage. Venant d’Ajaccio, on les voit depuis très loin sur la route, pointues et impressionnantes. Ce fut naturellement par ces sommets que « l’alpinisme » a débuté à Bavella (rappelons que de nombreux points fort peu accessibles ont été atteints depuis longtemps par des bergers). L’Acellu, ou « oiseau » en Corse, s’appelle ainsi car auparavant l’on pensait que seul un oiseau pouvait se poser à son sommet. Il s’agit en effet d’une tour remarquable et élancée, sur laquelle la voie normale, trouvée sur le tard, n’est pas évidente, à un tel point que la première ascension se fit par l’arête supérieure de Zonza. Depuis, de nombreux itinéraires, pour beaucoup oubliés notamment du côté nord-ouest, mais de grandes classiques demeurent, de tous niveaux et tous styles.
La grande classique restera l’arête de Zonza, logique et fort belle. Ce parcours est évident de tout point de vue, et doit presque être obligatoirement fait par chaque grimpeur de passage, quelque soit son niveau. Initialement, c’était une course réputée très facile, mais malgré l’évolution du matériel, les grimpeurs se sont assagis et elle ne doit pas être prise trop à la légère. Certes, son dénivelé est limité à 250 mètres mais elle se déroule sur presque 400 mètres de corde.
Le rocher y est, comme bien souvent à Bavella, exceptionnel, composé tantôt de tafonis, puis de dalles plus ou moins lisses tout en étant rayé de belles fissures franches assurant de bonnes protections. Les longueurs s’enchainent assez vite et c’est une belle ambiance montagne qui se dégage, avec un paysage magnifique sur les aiguilles et tours, si l’on peut les apercevoir : au dessus le col, la brume fait rapidement son apparition et c’est alors un tout autre « paysage » !
Accès : Départ au bas de l’arête, juste avant une brèche. Plusieurs variantes possibles.
L1 : 4c; Plusieurs goujons, relais sur becquet sur une petite aiguille.
L2 : 4c; Passer une crevasse évidente, puis remonter le mur à gauche (un goujon), relais sur terrasse.
L3 : 3c; Sur le fil de l’arête par des tafonis, relais sur un câble en place.
L4 : 4c; Remonter le mur au dessus du relais par des tafonis puis en tirant légèrement à gauche. Relais au sommet du ressaut sur becquets.
L5 : 3c; Descendre à la brèche (desescalade malcommode ou rappel), puis remonter une rampe à gauche du fil de l’arête jusqu’au pied d’un joli mur plus raide.
L6 : 4c ou 5c; Remonter ces jolies fissures au dessus ou les éviter par la gauche, puis faire relais sur lunules sur une terrasse très inclinée.
L7 : 5b; On remonte des tafonis raides par la droite puis une dalle très facile jusqu’au pied d’un ressaut raide. Un goujon à compléter au relais.
L8 : 6a ou 3; Belles cannelures droit au dessus allant presque jusqu’au sommet de l’Acelluciu, ou contourner le relais sommital. Relais de rappel caché dans une alcôve face au sommet de l’Acellu.
Rappel jusqu’au col des Genevois. Réchappe éventuelle. Droit au dessus se déroule la variante du Jaret (6a).
L9 : 4c; Remonter un court ressaut puis tirer à gauche dans des tafonis sous un toit. Relais sur lunules.
L10 : 5a; Contourner par la gauche le toit puis remonter droit une grande longueur. Relais au pied du mur sommital.
L11 : 5c; Superbe fissure (deux goujons) jusqu’à une vire que l’on longe sur la gauche puis on remonte un dernier dièdre. Sommet !
1ière ascension : Par la voie de l’Etrier (couloir entre l’Acellu et l’Acelluciu) puis l’arête supérieure le 16 avril 1927 par J. Delwart, J. Ganshof, L. van Hege, P. Solvay (première ascension du sommet). Pour l’ar^te intégrale : le 6 août 1973 par Robert Romanetti et trois compagnons.
Difficulté : D; 5c; 250 mètres de dénivelé
Matériel : Jeu de friends du 0,3 au 3, câblés, sangles, matériel grande voie équipée
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