A l’envers de Sormiou, après avoir passé l’étroite chatière menant au secteur du dièdre Guem, nous trouvons cette belle et (presque) grande paroi, tombant dans la mer, dans l’ensemble peu raide et pourvue d’un rocher blanc exceptionnel. Ici, nous sommes dans le royaume des belles voies encore pas trop difficiles, et venir ici une fois suffit à avoir envie de toutes les faire. Dans le bon 5, Melody est selon moi la plus belle : nous partons ici au plus près de l’eau, pour remonter de belles dalles à travers un cheminement particulièrement intelligent.

En revanche, malgré un réequipement, cette voie ne convient absolument pas à des débutants, car d’une part les points sont éloignés les uns des autres, et également en raison d’une traversée en seconde longueur impressionnante où le second n’a vraiment pas intérêt à tomber, même si ce passage est en soit très facile : lorsque l’on a peu d’expérience, il est difficile (voire idiot) d’avoir trop confiance en soi, et de nombreux grimpeurs justes dans le 5 pourraient trouver ce passage désagréable. Sinon, cela peut passer si le premier de cordée manie les arts des aides en paroi et autres téléphériques, mais vous ne hisserez pas le second dans ce passage, sous peine de l’éclater sur la vire !

Enfin, de nombreuses combinaisons sont possibles dans cette paroi, on peut ainsi grimper le début de Melody et sortir par une voie plus soutenue, tout étant proche, pour un ensemble plus homogène. Mais on pourra aussi revenir, car un secteur où l’on grimpe presque 200 mètres au dessus de la grande bleue est un luxe !

Approche : Je me permets de limiter mon travail et ne pas vous la décrire car le topo fédéral comme celui de collection (Fenouil, Bracco) sont réalisés par des copains et je ne veux surtout pas nuire à leur travail. Juste un petit conseil : ne pas descendre la première longueur en rappel jusqu’au bout, mais s’arrêter à côté d’une vire sur un relais composé d’un goujon et d’un scellement, tirer la corde d’ici (elle ne tombe plus dans la mer), et faire les 10 mètres en dessous très faciles en moulinette : pas besoin de laver la corde en rentrant !

L1 : 5c; Raide au début mais facile à bacs puis superbe dalle blanche avec un mouvement plus marqué au début.

L2 : 5b+; Ne pas prendre la première ligne à la vire mais la seconde à gauche. Raide au début puis traversée facile mais potentiellement impressionnante.

L3 : 5a; Sublime mur dans un filon d’aragonite.

L4 : 4a; Petit mur sympa puis courte transition vers la gauche.

L5 : 4c; Encore un mur exceptionnel, à droite du dièdre avec une traversée vraiment facile à la fin.

L6 4a; Une dernière dalle que l’on ne jette pas, bien qu’elle soit courte !

1ière ascension : Christian Cervoni, Alain Dupaquis, Jean Louis Fenouil, en 2000

Difficulté : D; 5c, obligatoire; 170 mètres

Matériel : Grande voie équipée

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