« Changement radical de décors pour moi. Délaissant la région de Chamonix, je suis venue donner un coup de main à Nico pour son installation tout près des Calanques.
Nous nous accordons une journée pour grimper un peu. Cela va me reposer des plantations dans les caillasses et les plantes piquantes : c’est très joli, ici, mais planter trois lavandes prend un temps fou…
Nous choisissons une escalade courte et facile : le pied de Nico, blessé en surfant, n’est pas guéri. Quant à moi, malgré mes promesses, je ne me suis pas entraînée depuis septembre.
Direction la charmante petite baie de Sormiou, atteinte au bout d’une route impressionnante. Nous sommes mi-mars, il n’y a heureusement presque pas de circulation.
Du parking, nous partons vers la gauche en regardant la mer et remontons encore à gauche la petite rue bordée de cabanons. Après un boulodrome, nous quittons le sentier qui part vers la gauche et remontons tout droit en direction de l’aiguille, bien visible.
Montée pas très agréable d’ailleurs, je retrouve les pierres du jardin de Nico en quantité illimité (oui, je sais, c’est ça, un éboulis…). Pierres parsemées de mes amies les plantes piquantes, en l’occurrence des chênes kermesses. Quelle idée aussi de venir en bermuda, sans manches et sans gros gants en cuir…(allez vous raccrocher à des chênes kermesses mains nues).
Bon, ça se fait quand même en une petite demi-heure depuis le parking. D’accord, je suis lente, mais comme je suis venue avec mon gros sac à dos…eh bien, il est rempli…
Arrivés au pied de l’aiguille, plusieurs voies sont visibles. Nous choisissons la plus à droite. Pendant que Nico attaque la première longueur, je profite du paysage. La vue sur la baie de Sormiou est magnifique. Je rejoins Nico au relais confortable, la première longueur est courte et facile.
La deuxième l’est un peu moins, surtout moins sécurisante car le rocher sur la partie gauche est très instable. A ce niveau, une grande fenêtre permet de voir la mer de l’autre côté. Le vent s’y engouffre allègrement, c’est assez impressionnant (pour moi).
Le sommet (bifide) est atteint sans difficulté particulière. Le relais se fait en réalité au col, seul Nico monte vite fait au vrai sommet, à gauche, sans véritable protection.
La descente se fait en rappel de l’autre côté, en passant bien entendu à travers quelques buissons de chênes kermesses.
Nous contournons l’aiguille par le nord pour rejoindre un sympathique sentier, certes plus long que la montée dans les éboulis, mais autrement plus agréable ! D’autant qu’il passe par à l’aplomb du col des Escourtines, offrant de très belles vues sur l’Aiguille de Sormiou et le Vallon des Escourtines. »
Merci à ma maman pour ce récit d’une chouette journée où je n’aurais pas pu aller plus loin !!!
L’aiguille de Sormiou est un secteur de couennes de une à deux longueurs, quelques peu oubliée. La marche d’approche est relativement longue, mais la vue e vaut la peine. Des voies ont été tracées presque tous les mètres, seule la face sud est décrite dans le topo fédéral. En face nord, les voies sont un peu plus sauvages, souvent sur coinceurs voir pitons, avec éventuellement l’emploi des étriers !
1ière ascension : J. David et V. Martin le 11 juin 1905. On se rappelle de Victor Martin pour la voie qui porte son nom au rocher Saint Michel, où il perdit la vie en tentant la première ascension…
Difficulté : Initialement côtée PD et III+, aujourd’hui la voie est équipée et donnée à 4c.
Matériel : École d’escalade.
Accueil > Topos d’escalade > France > topos escalade Calanques > Sormiou > Aiguille de Sormiou – Cheminée nord