« Début octobre, il devrait faire bon dans les Calanques. En fait, non, la chaleur est encore pénible. Nico me propose une pause dans les travaux d’aménagement de son jardin, dans lequel planter la moindre lavande nécessite l’usage du marteau-piqueur. Une sortie pas trop difficile (c’est fatiguant, le marteau-piqueur !) et pas trop longue – il nous reste du travail !

Direction la Calanque d’En Vau, pour une petite grande voie en TA qui semble à ma portée. Départ de Cassis, une petite heure d’approche en admirant au passage les calanques de Port Miou et surtout celle de Port Pin, qui donne plus envie de se baigner que de remonter vers En Vau. Le GR est bien indiqué et bien patiné, le sentier de descente à En Vau a été toutefois refait depuis mon dernier passage.

Les deux côtés de la calanque sont truffés de voies. C’est le côté gauche qui nous intéresse aujourd’hui. Un peu avant la barrière d’En Vau, sur la gauche, on distingue nettement une fenêtre assez importante. Un petit pierrier, avec des traces nettes de passages y mène facilement. Enfin, il y mène facilement Nico, alors que moi, bêtement, je réussi à trop monter et doit traverser pour le rejoindre, quantité de petits et grands trucs très piquants.

La voie est vraiment sympa : on passe une fenêtre, et hop, de l’autre côté de l’arête ! Une deuxième fenêtre, et là, un courant d’air bien frais ! Une petite désescalade très facile, et on se retrouve sur l’arête. Je ne suis pas habituellement très à l’aise sur une arête…Habituellement, c’est beaucoup dire, je n’en ai pas fréquenté beaucoup, mais à Chamonix, ça peut être …aérien…Bon, là cette arête est vraiment sympa, bien prisue et pas patinée du tout. Ensuite fissures, cheminée, un peu de marche et encore quelques pas d’escalade…C’est varié, pas trop végétalisé, très agréable en somme. Et arrivé en haut, très beau paysage derrière soi ! Juste un peu court finalement.

On sort par le plateau et on rejoint le chemin de retour à Cassis, ce qui raccourci considérablement le trajet. »

Merci à ma maman pour ce récit !

Comme indiqué, cette superbe arête constitue une petite course d’initiation parfaite pour débuter ou se perfectionner en escalade sur coinceurs, et elle sert régulièrement d’entrainement aux cordées s’apprêtant à aller en montagne. Pour info, elle fut décrite comme « itinéraire pour débutant, sans intérêt ». Les temps ont bien changé ! On la trouve désormais très intéressante et envoyer au hasard un débutant en tête dans ce genre de voie conduirait surement le moniteur responsable en prison !

Un topo :

L0 : Ou Arête intégrale. Cotée IV AD+ – Probable 5 moderne. Ouverte par Heri Barrin en 1931. Décrite comme sans intérêt, elle part du point le plus bas pour rejoindre la fenêtre.

L1 : 4c; Départ dans une fenêtre, en traverser une seconde au dessus puis après une très courte traversée à droite remonter un grand dièdre.

L2 : 4b; Second dièdre, très beau.

L3 : 4b; A droite du fil puis à sa gauche.

L4 : 3c; Arête plate puis un court ressaut.

L5 : 3b; On sort aisément au sommet de l’arête.

Les relais sont équipés ou à compléter. Goujons.

1ière ascension : E. Frendo, Leguen et G. Tricoire en 1930

Difficulté : AD; 4c; 100 mètres

Matériel : Un jeu de friends classique, câblés, sangles, matériel grande voie équipée

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