Encore une belle voie non équipée dans le massif des Calanques! La voie du petit pois ne fait pas partie des grandes classiques, mais elle est pourtant d’un intérêt indéniable. Le rocher est souvent excellent, l’escalade en soit très belle et la voie relativement longue lorsque l’on part de l’eau. De plus, la paroi est très raide, avec une longueur clé déversante. La voie est cependant assez abordable, car l’ensemble est très bien protégeable, voir même presque trop: il faut gérer correctement ses protections pour ne pas se retrouver « à poil » au bout de 15 mètres.
L’approche pour ce secteur est plutôt longue. On passe le puits de l’Oule, avant de remonter aux crêtes orientales du Devenson, sur le secteur baptisé du nom de la Calanque qu’il encadre: l’Eissadon. Ce passage était autrefois célèbre pour les contrebandiers, qui faisaient passer leurs marchandises par la Calanque, dont l’accès était discret. Désormais, l’accès n’est plus tellement secret, et la voie récente « sur les traces de Gaston » assure une fréquentation régulière au site.
La voie du petit pois est située dans le secteur « Bonne Femme », qui se situe immédiatement à l’ouest de l’aiguille de l’Eissadon, fièrement dominée par le pilier ouest, lui même parcouru par une belle classique. Ce secteur est parcouru par des voies de tous styles, des classiques historiques non équipées comme le petit pois, la chauve souris, la bonne femme, des voies oubliées, comme la voie de l’aiguille, ou encore des voies modernes équipées, au succès certain, comme « la sans nom ». Tout y est, même si une ancienne classique ou deux souffre de la proximité de certains goujons, sur la partie gauche du secteur. La voie du petit pois est située tout à droite de ce secteur, elle est bien individualisée et les deux voies qui l’entourent, non équipées, ne donnent pas spécialement envie de se tromper sur l’itinéraire. Sa ligne, à travers les surplombs, est magnifique.
Je vous recommande vivement pour parcourir cette voie de démarrer par « un bain au Calençon ». Cela permet de partir du bas de cette belle face, et d’éviter la ligne de rappels peu pratiques du Collet. L’escalade est alors plus variée, d’abord dans un beau mur blanc équipé, avant d’affronter une escalade un peu plus sérieuse dans la seconde partie.
Première partie, un bain au Calençon:
Tout d’abord, le rappel pour démarrer « les pieds dans l’eau » se situe quelques mètres au dessus la dépression, sur une terrasse facile à repérer. La première longueur est en 5c, de 25 mètres (attention à votre technique de rappel pour ne pas mettre votre corde à la mer!), et la seconde en 6a+, de 30/35 mètres, en beau rocher blanc qui réveille. La troisième longueur part en oblique à droite (équipé), puis traverse une vire évidente à droite juste avant le relais de la voie équipée (relais facultatif possible à construire pour limiter le tirage). Sur un éperon arrondi caractéristique, après avoir passé un grand dièdre herbeux (voie de la flore), on trouve le goujon de relais à renforcer.
Seconde partie, le petit pois:
L1: 5c/6a, 35 mètres; Remonter la très belle cheminée évidente à droite du relais, en bon rocher, qui se transforme ensuite en fissure. Sur une mini vire, au niveau d’une aiguillette décollée à gauche traverser et rejoindre la cheminée formée par cette dernière (le goujon du relais est invisible…). Attention à ne pas continuer tout droit dans la fissure, escalade plus difficile, très belle mais en rocher nettement plus chipseux (longueur de 55 mètres minimum…). Le relais doit être renforcé. Très belle longueur, typique des Calanques.
L2: 6a+, 30 mètres; Escalader la cheminée formée par l’aiguillette, puis par une courte traversée à droite rejoindre le dièdre marron. On arrive à une terrasse dominée d’un surplomb, que l’on contourne par la droite. Relais équipé d’un goujon et deux pitons. Longueur majeure, en dévers.
L3: 6a+, 30 mètres; Gravir le dièdre évident, puis poursuivre dans du terrain moins raide et suivre une ligne de dièdres jusqu’à trouver le relais dans une petite niche (un goujon).
L4: 6a, 25 mètres; Traverser à droite du relais et s’élever par un système de fissures, en prenant soin de ne pas tenter de jeter sur la souche morte et mobile. On gravit ensuite une dalle (un piton peu rassurant), et on évite la cheminée finale par la droite. Encore une belle longueur!
On retrouve alors très facilement le chemin de retour à la Gardiole.
1ière ascension: B. Domenech, F. Guillot, en 1970.
Difficulté: TD; 6a+; III; 160 mètres selon cette combinaison.
Matériel: Classique terrain d’aventure, en doublant les friends moyens (le numéro 4 est très utile). Les hexentrics travaillent très bien. Pitons et marteau inutiles.
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