Castelvieil ne déçoit jamais en terme d’aventure. Les voies y sont certes courtes, mais souvent intenses et celles non équipées peuvent prendre une belle journée. C’est un des coins les plus sauvages des Calanques, avec le Devenson voisin. Tirer les rappels au dessus de la mer, accepter alors que le retour doit se faire par le haut offre toujours une sensation d’isolement particulièrement agréable. Partout autour du monde j’aime ces falaises maritimes et certaines plus belles semblent bien être à la maison… Ici, rien ou presque n’est à jeter, et l’ambiance des voies à protéger soi-même surplombant la grande bleue est unique. Elles sont nombreuses, souvent en cheminée, mais pas toujours !

La vieille dame outragée est une voie relativement récente (2004) ouverte par Carine Maze, Gilles Bernard et Hervé Guigliarelli. Ils représentent, avec quelques uns de leurs compagnons, l’équipe d’ouvreurs les plus prolifiques de ces 20 dernières années, tant dans les Calanques qu’au Cap Canaille. Je raconte peut-être une bêtise, mais il me semble que le nom de cette voie ferait référence à un parent de l’un des ouvreurs.

Plus concrètement, on peut les remercier vivement pour cette voie : ils ont trouvé une ligne magnifique, évidente et logique, en fissure continue de la mer au plateau. Plus qu’une belle voie sur coinceurs de plus, il s’agit réellement d’une très belle escalade, sérieuse dans la partie médiane, en rocher souvent excellent. La seconde longueur, la plus dure, est peut-être une des plus belles dans ce niveau que j’ai faite dans les Calanques. Longue, raide et soutenue, la fissure est impressionnante du bas lorsqu’elle est encore à l’ombre et qu’elle rend de l’eau dans son passage clé… Les protections y seront excellentes mais espacées, et il faudra réfléchir pour les utiliser correctement. Après un départ facile, puis une fissure soutenue et physique, on remonte une dalle à crépi digne de Ceuse ! Une longueur majeure, assurément. La suivante est également très intéressante, en plaçant des coinceurs dans des colonnettes, ce qui n’est pas courant, où il faudra éviter de prendre la branche de gauche au dessus le relais, malgré l’attraction d’une lunule évidente : il s’agit de « vas te jeter », longueur en 7a… Les deux autres longueurs sont sympas et la première est vraiment à faire, mais restent beaucoup plus simples.

Accès : Voir topo fédéral des Calanques 2023. Contrairement à ce qui est marqué sur camptocamp le relais au départ de la mer, sur une belle plate forme, s’atteint en rappel depuis un pin, au pied de la seconde longueur, particulièrement évidente.

L1 : 4c; Très beau dièdre facile mais trop court!

L2 : 6b+; Superbe fissure soutenue, raide, résurgent très régulièrement. Un ficellou au début. On sort par une dalle à crépi superbe (deux pitons). Relais sur une petite vire inclinée, deux excellentes lunules équipées.

L3 : 6a; Départ à gauche du relais (lunules) puis « cheminée à colos » à droite (ne pas partir à gauche, c’est « vas te jeter », 7a!). Remonter ensuite une section facile mais en rocher douteux jusqu’à faire le relais sur le second pin ou sur la terrasse au dessus.

L4 : 5c; Plus joli qu’il n’y paraît, dièdre intéressant. Relais au plateau.

1iere ascension : Carine Maze, Gilles Bernard et Hervé Guigliarelli en 2004

Difficulté : TD+; 6b+ max, 6b obligatoire; 120 mètres

Matériel : Friends des petits au 4 en doublant les tailles moyennes, câblés, sangles, matériel grande voie équipée

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