J’ai déjà du le dire plusieurs fois, mais Castelvieil est sûrement une des plus belles falaises que j’ai eu l’occasion de parcourir dans ma vie de grimpeur. Certes, les plus belles voies n’y sont pas équipées (et c’est tant mieux !), mais certaines lignes naturelles ont su échapper à l’œil des ouvreurs et se sont vues équipées après l’époque où le but était de laisser le rocher le plus vierge possible (même si après un passage le rocher des Calanques n’est plus jamais le même – on casse toujours quelques trucs, on purge un minimum…). Ainsi, de superbes voies ont ainsi pu être équipées afin que tous puissent profiter de cette ambiance incroyable.

Castelvieil, c’est déjà une « longue » approche (on reste sur la commune de Marseille, les exagérations restent permises !). Ensuite, une cheminée à gravir, ou la traversée Ramond à emprunter, et il faut trouver la voie. Les rappels d’accès restent effrayants, l’ambiance est au rendez vous. Ensuite, ce sont des murs raides, qui se laissent parfois aborder par l’intérieur… Sinon, il faudra arquer les gouttes d’eau ! Et ce retour sur le plateau, aussi soulageant que décevant : on ne sera pas arrivé à la calanque d’En Vau que déjà de nouveaux projets sont en cours…

Kinder est à l’image de « la promesse des profondeurs », en plus facile, mais encore plus radicale dans le style, également très bien équipée. On s’enfonce dans la paroi comme jamais, et l’ambiance est unique. Partant assez loin dans le fjord, on remonte une ligne de fissures logique pour rentrer complètement dans la paroi, et ce, par le bas. On ressort par un trou providentiel et on ne peut alors qu’admirer celui qui a trouvé ce passage. La suite reste belle, même si elle est plus banale. Le passage par « l’antre broussailleuse », véritable havre de paix, est un plaisir avant de s’attaquer au très beau mur final.

En revanche, j’ai été fort choqué par les prises taillées dans le bas. Elles n’ont absolument aucune raison d’exister (elles sont par ailleurs introuvables à vue et le tire clou marcherait bien), car même poisseux le rocher offre de très bons verrous. L’équipeur avait par ailleurs refusé ce bricolage mais comme à chaque fois le grand perdant est le rocher…

Approche : Les accès pour les voies du sud des Bouches-du-Rhône ne sont plus décrites sur ce site pour ne pas concurrencer le (super) topo des Calanques, produit en lien avec le CT13 FFME, que je vous recommande vivement (parfaitement décrite).

L1 : 6b+ (6b avec les prises taillées); Belle fissure tout droit à verrous.

L2 : 6b (6a+ avec les prises taillées); On poursuit tout droit la fissure, ne pas prendre la ligne qui ensuite par à droite mais poursuivre tout droit. Il y a un relais facultatif sous le second crux en bombé, mais il est préférable de continuer jusqu’à faire le relais en haut dans la grotte suspendue, dans l’énorme tout du fjord.

L3 : 5a; traverser légèrement à gauche et sortir de la grotte pour retrouver l’extérieur.

L4 : 5c; Droit au dessus le relais, puis on rentre par une chatière dans « l’antre broussailleuse ». Relais en face.

L5 : 6b; Très beau mur proposant une escalade soutenue et varié.

L6 : 6a+; On poursuit en serpentant dans un mur raide. L’escalade est superbe, avec de bonnes surprises. Relais sur le pin.

Difficulté : TD; 6b, 6a obligatoire; 140 mètres.

Matériel : Grande voie équipée

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