
La falaise de la Colombière
« Exceptionnellement, nous n’avons pas parcouru les topos pendant des heures pour trouver une grande voie à ma portée. Il faut dire que le projet de grimper au col de la Colombière datait d’il y a deux ans. Peu de marche d’approche, pas de risque de rater la benne au retour ça me plaisait bien.
Nous arrêté notre choix sur « Joyeux anniversaire », un peu parce que celui de Nico était trois jours plus tard.
Du col de la Colombière, à gauche du resto, prendre le sentier en direction du Jallouvre et de la falaise de la Colombière, vers la gauche en regardant la falaise.
Arrivés au pied de la voie, le regard de Nico s’est porté sur des cordées dans « Fanfoué des Pnottas », qui paraissait bien attirante. « Joyeux anniversaire », découpée en plusieurs parties, avec de longs passages entre chaque, n’offre pas cette sensation de grande voie.

La plaquette bleue au départ de Fanfoué
Petite traversée en oblique qui nous a fait chercher un peu le départ ; quand on monte directement du col, il faut débuter par le même sentier (donc en direction de Jallouvre et de la falaise de la Colombière), et suivre le sentier, qui se raidit et longe, en lacets serrés, un lapiaz à sa droite. En haut du lapiaz, un petit sentier part à droite, (cairns) sous un ressaut légèrement plus raide. On dépasse le départ de deux voies (relais chaînés), le départ de Fanfoué est bien visible (plaquette bleue).
Nous attaquons l’escalade dans un rocher très sympathique : prisu à souhait, immenses bacs pour les pieds. Du coup, nous avalons les trois premières longueurs (en 3) en corde tendues. Arrivés à une très belle vire, nous sommes coincés par les cordées vite rattrapées. Pas grave, comme il est déjà plus de midi, nos faisons la pause pique-nique sur une grande vire d’où la vue est magnifique, de chaque côté du col. Les cloches des vaches ajoutent au côté bucolique, la température est idéale, le bonheur. Ne pas se presser, devant, ça lambine vraiment. Nico a tout son temps pour absorber son sandwich géant- le sac va s’en trouver allégé d’au moins 500g.
Depuis la grande vire, vers le Grand Bornand au sud ouest et vers la chaîne des Aravis, au sud est
Nous repartons tranquillement pour deux petites longueurs digestives en 2+, corde tendue. Puis les choses un peu plus sérieuses commencent : un 5b, court, en surplomb et …humide (c’est ça, une résurgence dans du calcaire ?) ce qui ne m’arrange pas trop. Mais ça passe-difficilement. Suit une autre courte longueur en 4c/5a. Nico m’annonce une cannelure. Pour moi, une cannelure est plutôt associée aux cannelés de Bordeaux.

De belles cannelures
Pas du tout ! C’est concave et très amusant, d’autant qu’elle ne manque pas non plus de prises. Une grosse cannelure très esthétique, c’était ma première cannelure !
Puis nous repartons en corde tendue pour deux petites longueurs en 3. Au dernier relais, le vent commence à nous refroidir, et nous sommes obligés d’attendre que la cordée de devant termine son rappel. Mais cela nous a permis d’échanger avec l’un des deux ouvreurs, très sympa !
La descente se fait un deux rappels pas trop rigolos : peu pentus, et le rocher, si agréablement adhérent à la montée est devenu très abrasif à la descente. Heureusement, la corde ne s’est pas coincée. On arrive au pied d’un ressaut, on suit une vire à droite, puis à gauche et on retrouve le sentier par lequel on est arrivé. En 10 minutes, on arrive à l’essentiel (la bière).
Très agréable journée pas stressante, dans un beau rocher sans plantes piquantes (et même sans herbe, d’ailleurs, ce qui n’est pas toujours le cas dans ce niveau), très bien équipé. Un peu frustrant de ne pas sortir au sommet-que nous avions cru proche- et qui en réalité, vu du col, est encore très loin.
Côté culturel, cela m’a permis d’apprendre deux choses fondamentales :
– Ce qu’est un sommet ultra proéminent : c’est un sommet dont la proéminence topographique – ou hauteur de culminance – dépasse 1500 m. La proéminence d’une montagne étant la longueur horizontale mesurée à vol d’oiseau entre le sommet de celle-ci et le plus proche point de la surface de la Terre affichant une altitude plus élevée. Moi non plus je n’ai pas compris tout de suite.
– Et que ce fameux Fanfoué de Pnottas, dont le regard (lubrique) orne les sacs à pains des boulangers de la vallée de Cham (et certainement d’ailleurs), est le héros d’une BD haute savoyarde. »
Récit de ma maman.

Et le « héros » !
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