De loin, cette face du Mont Oreb a très fière allure, tant les murs y sont imposants. C’est ici que nous retrouvons la plus grande paroi « continue » du massif des Aiguilles Rouges, sous le Buet (une traversée par les arêtes du massif ayant déjà été effectuée, il sera difficile de battre ce record…). Plusieurs voies parcourent ce versant que l’on observera particulièrement bien de l’Aiguillette des Posettes, et une sort en haut : les chercheurs d’or. Les autres permettent des combinaisons plus soutenues et s’arrêtent à de larges vires, mais peuvent alors toutes se connecter, pour former une voie de… 800 mètres ! Cela est remarquable dans un massif plutôt réputé pour ses voies courtes, bien équipées avec peu d’approche, même si cela n’y est pas une généralité.
Dans son topo, Michel Piola ne tarit pas d’éloges sur ce « big wall », comme il le dit. Cependant, dans ses dernières créations nous sommes loin des voies difficiles en montagne qu’il a pu ouvrir à quelques kilomètres de là. De plus, deux larges vires semblent casser l’ambiance et rendre la voie peu homogène, avec de la randonnée au milieu. Mais malgré le doute, la tentation est restée plus forte !
Dans les faits, nous avons ici un très bel itinéraire montagne, facile et plaisant. Le rocher est particulièrement beau sur l’ensemble de la voie, et le peu d’équipement en place rajoute un petit côté sérieux qui n’est pas déplaisant. Mais il est vrai que cet itinéraire malgré son ampleur n’est pas aussi exceptionnel que l’on pourrait croire, les vires cassant quand même une bonne partie de l’ambiance, et la grimpe n’est pas très soutenue : cela permet toutefois un passage rapide et sans trop de stress comparé aux voies affichant les mêmes cotations mais situées de l’autre côté de la vallée de Chamonix…
La voie se décompose en trois ressauts bien distincts, où l’on pourra combiner plusieurs voies pour adapter la difficulté à son envie. La plus belle combinaison est à mon avis de commencer par « la chasse au trésor » qui est la plus difficile : ainsi, on augmente un peu le sérieux de la voie, en empruntant de fort beaux passages plus soutenus, souvent très équipés dans le « dur » et laissant une belle part à la pose de coinceurs dans les longueurs les plus faciles. Les cotations y sont particulièrement gentilles et le ED- du topo cadeau.
Démarrer par « les chercheurs d’or » permettra cependant d’aller plus vite, le premier ressaut étant particulièrement facile, puis le second plus intéressant. Malheureusement la seconde vire restera toujours trop grande mais donne accès à une section rarement gravie, menant au sommet, par une très belle arête où il faut enfin chercher son chemin ! Cette partie n’est surtout pas à éviter et n’est pas moins dure que le bas : c’est au contraire cette arrivée au sommet qui donne tout son intérêt à la course, lui offrant ce côté montagne et aventure qui n’est pas négligeable. Les plus courageux pourront même continuer jusqu’au sommet du Buet !
La descente dans un terrain paumatoire rajoute encore de l’intérêt, celle-ci n’est pas très difficile mais nécessite d’avoir un terrain sec et un peu de flair. Les indications dans le topo Piola sont très bonnes, et même indispensables. Bien que l’on n’aura pas fait une course aussi sérieuse que le topo suggère, je recommande donc vivement cette voie qui permet une très belle journée « d’alpinisme typée Aiguilles Rouges » et assez longue !
1ière ascension : La chasse aux trésors : M. Piola et J-P Seydoux en 2006 et 2009
Sortie au sommet : C. Hug, M. Piola, en 2010
Difficulté : la chasse aux trésors : TD/+; 6c, 6a obligatoire; 400 mètres
Les chercheurs d’or : TD-; 6a, 5c obligatoire; 800 mètres
Matériel : Friends 0,5 au 3, câblés, sangles, matériel grande voie équipée
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