Un très beau récit avec une page d’histoire rigolote publié par ma maman :
« Fuyant à nouveau la foule des télécabines de Planpraz et de la Flégère, Nico me propose l’aiguillette d’Argentière. Je n’ai qu’une seule course (facile) au compteur depuis septembre, Nico ayant préféré en juin aller batifoler dans les mauvaises parois groenlandaises plutôt que revenir aux fondamentaux – les bons rochers chamoniards.
L’Aiguillette d’Agentière depuis le sentier qui monte de Tré le Champ
La cheminée, 5a
Cette aiguillette est composée de deux superbes flèches de granit de taille modeste (une cinquantaine de mètres) séparées par un troisième morceau également élégant. On y accède depuis le parking de Tré le Champ en une heure.
L’historique de sa première ascension ne figure pas dans les topos. La légende veut qu’il y a deux siècles, « un petit pâtre, menant aux champs chèvres et moutons à proche distance de l’Aiguillette d’Argentière, éprouva une si forte attirance pour cette flèche de granit lancée à l’assaut du ciel que, sans expérience, sans matériel, sans connaissances particulières, il la gravit. » (Marcel Maurice Demont, 2018, notreHistoire.ch).
Mais, Armand Charlet, dans « Vocation alpine », affirme que c’est son père, Jean-Camille Charlet, dit Zian, qui en fit la première escalade à l’âge de 15 ans, en 1895, seul, « en galoches à peine cloutées. […] Le sommet était alors coiffé d’un bloc surplombant; l’arrivée au sommet et le début de la descente s’en trouvaient plus malaisés ». Ce bloc est tombé lors d’un tremblement de terre en avril 1905.
Dans la voie normale (arête Ouest)
D’autres noms célèbres y sont attachés : l’arête NE intégrale est nommée La Biscante, surnom de Louis Lachenal; la voie nord est la Rébuffat-Terray (ce dernier a d’ailleurs gravi ce sommet à l’âge de 12 ans).
Pour moi, l’Aiguillette représente une très belle vue sur le massif du Mont Blanc, avant d’attaquer les échelles pour atteindre les lacs des Chéserys. Et des photos que j’ai prises il y a deux ans, d’un pas quelque peu aérien entre les deux aiguillettes. Heureusement, Nico me fait grimper l’arête SW, cotée généreusement 5b. Une seule longueur pour atteindre le sommet, un rappel sympa pour la descente : un grand bonheur ! Nico en profite pour faire vite fait deux autres voies, et c’est promis : la prochaine fois, il les fera toutes ! »
Difficulté : Du 4b au 6b. Nombreuses grandes voies dans le secteur, sur les très belles dalles des Cheserys !!
Matériel : Grande voie équipée ou falaise école selon les voies.
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