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Montrebei – Santiago Domingo

Franchissant un grand mur impressionnant, Santiago Domingo fait partie de ces itinéraires parfaits pour découvrir les fabuleuses murailles de Montrebei. Certes, il y a des voies un peu plus faciles ou plus courtes, mais celle-ci offre un très beau voyage encore très abordable, au sein de l’une des plus belles parois d’Europe. Lorsque l’on regarde le mur de loin, on peine à croire que nous pourrons le gravir « facilement ».

Les fantastiques murailles de Montrebei…

Santiago Domingo, avant d’être une voie célèbre, était le dernier habitant du village d’Estall, et y vécu seul de 1974 à 2003. Aujourd’hui, lorsque l’on découvre ce village fantôme, on ne résiste pas à l’envie de le visiter. Les maisons s’écroulent, la végétation reprend ses droits, la nature a de nouveau pris le contrôle. L’ensemble est absolument magnifique, et, au pied de la Paroi d’Aragon, on envisagerait presque de recoloniser une maison, le temps d’exploiter les dizaines de voies exceptionnelles du massif.

Un grand mur, à l’attaque !

Au pied du mur !

Cependant invisible depuis Estall, la ligne que suit « Santiago Domingo » est, bien qu’indirecte, très esthétique. On traverse des murs gris et l’on serpente ainsi en contournant les nombreux toits qui font de la paroi d’Aragon un mur spectaculaire. Mais l’escalade n’est jamais vraiment difficile, et souvent belle et agréable. On rencontre certains courts passages où le rocher est légèrement moins bon, mais jamais franchement mauvais. En revanche, certaines longueurs en dalle, dièdre ou cheminée sont fantastiques, sur un rocher de grande qualité et dans une ambiance forte. A la sortie de cette voie, je me suis juré de revenir à Montrebei au plus vite…

Approche : En direction de Montfalco en provenance de Viacamp, passer le fort mignon village fantôme Estall, puis trois kilomètres après se garer à droite, juste avant un virage à droite (panneau indiquant Montfalco à trois kilomètres).

Emprunter la piste en face du parking et dépasser la chaîne. Quelques dizaines de mètres après, suivre les cairns partant à gauche en direction de la paroi, alors que la piste se dirige à droite (autres approches). Suivre cette sente jusqu’au pied du mur, que l’on longe vers la droite. On repère le départ par une flèche et l’inscription « LSD » au pied de dalles dominées par de grands toits rouges (à noter pour les rigolos une voie à gauche notée « HB » …).

Premier des deux dièdres majeurs

L1 : 5b, 40 mètres ; Socle facile (piton), puis petite fissure menant à une lunule. On traverse ensuite à droite pour rejoindre une écaille évidente, et l’on rejoint une petite vire par des gradins. Rocher correct à vérifier.

L2 : 4c, 30 mètres ; Monter sur la vire juste au-dessus le relais puis traverser à gauche sur la vire, et remonter droit en direction d’un arbre évident. Ne pas suivre la vire jusqu’au relais équipé au bout.

L3 : 6a, 50 mètres ; Monter droit au-dessus le relais et passer l’arbre. Tirer à gauche sous le surplomb et le franchir juste à droite de deux spits (A0 pour les petits…). On poursuit la ligne de faiblesse en ascendance droite jusqu’à trouver deux vieux pitons (relais intermédiaire possible – rocher parfois légèrement moins bon). Toujours en ascendance à droite, on franchit une dalle facile mais engagée jusqu’à rejoindre un dièdre immanquable.

L4 : 5c, 30 mètres ; Remonter le dièdre majeur droit au-dessus le relais, et faire relais sur l’arbre qui le domine.

Et le second !

L5 : 4c, 50 mètres ; Traverser la vire vers la gauche d’abord sans monter (on passe un relais équipé), poursuivre la vire qui tend à disparaitre pour enfin remonter en diagonale gauche un mur facile mais très aérien, en direction d’un dièdre évident.

L6 : 5c, 40 mètres ; Second dièdre exceptionnel de la voie. Verrous, dulfer, écarts… Tout est beau. Ne pas s’arrêter au premier vieux relais (buriles), mais prendre celui à gauche.

L7 : 5c, 50 mètres ; Très belle dalle engagée qui louvoie au plus évident (relais intermédiaire possible). On continue au plus facile jusqu’à la vire, relais sur la gauche.

L8 :  3c, 50 mètres ; Longer la vire vers la gauche, petit mur marrant sur la fin.

L9 : 4c, 55 mètres ; Cheminée exceptionnelle et immanquable, que l’on grimpe en s’enfonçant toujours plus dedans. Relais à construire sur arbre ensuite.

On redescend ensuite vers l’ouest jusqu’à trouver un col marqué, puis on suit un bon chemin direction Estall, pour enfin prendre un dernier chemin ramenant au parking (cairns dans un virage).

Tous les relais sont équipés sur bons goujons sauf R2 (arbre et piton)

Escalade souvent engagée (entre zéro et trois pitons par longueurs, présence d’un plomb (!!) dans une dalle

Retraite probablement délicate

Relais intermédiaires possibles

Au sommet !

1ière ascension : Emilio Albir, Joan Badia, Eduard Ruiz et Josep E. Paul, en 1981

Difficulté : TD- ; 6a, 5c obligatoire ; III ; 415 mètres

Matériel : Friends 0.5 au 3 (4 utile, doubler les tailles n’est pas indispensable), câblés, cordes de 60 mètres préférables mais non indispensables, matériel grande voie sportive.

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