Voici deux petites grandes voies que nous vous présentons ici en une car il s’agit d’un enchainement des plus logiques et désormais très classique. Si vous aimez la grimpe à l’ancienne et les voies historiques faciles, n’hésitez donc pas ! Ici à Montserrat, l’histoire de l’escalade est riche et les grimpeurs locaux ont su préserver ces voies qui témoignent d’une autre époque, bien plus brave que la notre, et ainsi ils offrent une diversité dans l’escalade que bien des sites ont perdu chez nous, n’offrant plus que des voies homogènes qui perdent ainsi leur âme. Certes, ces voies faciles sont destinées aux alpinistes, amoureux d’histoire, d’escalade traditionnelle ou encore aux grimpeurs ayant de la marge, mais sur 4000 voies, chacun ici y trouvera son compte. Chose que nous n’avons pas toujours su préserver chez nous… Il semblerait quand même que les ouvriers verticaux français aiment s’approprier la voie des autres en changeant leur caractère. Cependant, si la cheminée et les dièdres à l’ancienne vous intéressent, que vous n’avez pas peur d’engager un peu et de vous faire dérouter par un style ancien, n’hésitez pas !

Cet enchainement est composé par l’ascension de deux sommets par leurs lignes les plus évidentes : de profondes fissures qui attirent ou repoussent, selon les goûts. La première aiguille est plus aventureuse, car il s’agit (sur le topo ?) d’une voie traditionnelle, avec peu ou pas de point, mais sans possibilité d’en rajouter. La voie est marquée par une profonde cheminée, amusante et vraiment très facile (elle est côtée 4 mais aurait pu être côtée 2 ou 5…). La seconde possède davantage de points, notamment dans le « dur », et propose un très beau dièdre largement fissuré, mais ici le rocher prisu n’oblige pas à des verrous type « off width ».

Certes ces deux voies qui s’enchainent ont le mérite d’avoir des styles communs, tant en escalade qu’en difficulté, mais un troisième sommet les domine encore, allant jusqu’à former la crête et de l’autre côté la face nord, forteresse à l’aspect presque impossible, rendant ce secteur des Agulles bien plus austère que son versant sud, composé de petites aiguilles arrondies. Mais cela implique une escalade bien plus difficile sur la Bessona Superior, en 7a max, pour un ensemble de 9 longueurs. Mais ici plus qu’ailleurs, de très nombreuses combinaisons sont possibles, comblant ainsi le seul défaut de ce secteur : les voies sont trop courtes !

Approche : Du Camp Masana, rejoindre le refuge « Vincenç Barbé » puis monter par un très bon sentier jusqu’au pied de l’Esquelet (évident lorsque l’on a repéré la cheminée….).

La voie :

Esquelet – Via Torre Homet

L1 : 3; Rampe végétale, possibilité de faire un départ directe mais exposé en dalle. Sangles indispensables pour se protéger dans les arbres.

L2 : 4c; Droit dans la cheminée, un peu expo. Relais équipé.

L3 : 4b; La suite, identique. Relais au sommet sur arbre.

On trouve un très court rappel de l’autre versant, possibilité de poser une main courante. On peut rentrer à pieds ou enchainer immédiatement sur le sommet suivant :

Pingüi – Cerda Riera

L1 : 4c; Dalle exposée, style local !

L2 : 4b; Dièdre magnifique, old school !

Descente : Un rappel de 15 mètres de l’autre côté puis retour à pieds par l’est.

1ières ascensions : J.M. Torras en 1952 puis J. Cerdà et J. Riera en 1958

Difficultés : AD; 4c max pour l’ensemble, 120 mètres

Matériel : Grande voie équipée, sangles

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