Faut il vouloir grimper à tous prix sur coinceurs ? Certaines parois s’y prêtent, d’autres non. Mais n’est ce pas au grimpeur de s’adapter au rocher, quitte à renoncer ? Il n’y a pas de réponse absolue à cela, mais une voie restera toujours plus pure en l’abordant de manière alpine. Heureusement, il existe ici une diversité de styles incroyable.

L’aiguille facile tient son nom de sa voie normale, débonnaire à souhait. La Via del Sanglar n’est pas très difficile, mais le style la rend des plus exigeantes. En effet, la chute y est souvent interdite! Les ouvreurs ont voulu jouer aux puristes et ils n’ont en effet mis qu’un seul point à l’ouverture… Cinq ont poussé depuis, dont quatre à des relais. La voie reste donc toujours exposée. Cela correspond avec le cadre assez sauvage du site, car il s’agit de l’une des voies les plus reculées du coin.

A part un cours passage, l’escalade ici est très facile, sur un rocher souvent très sain. On évolue dans des dalles aux prises agréables, franches, en cherchant un éventuel point dans cet océan minéral, ou encore plus improbable, un emplacement de coinceurs (j’ai pu en poser dans des trous, mais la chute reste une très mauvaise option). Seuls un court surplomb physique précédé d’une fissure où l’on pourra poser un coinceur changent le rythme. On s’est, de notre côté, permis de partir plus bas, grimpant une longueur de plus, sûrement la plus dure. Nous recommandons de faire de même pour rallonger la voie.

La voie est, comme souvent dans ces secteurs, trop courte, mais c’est aussi l’esprit du site : ici, la forêt d’aiguilles est une invitation incroyable à passer d’une tour à l’autre, et enchaîner les sommets pour rentabiliser une approche relativement longue. Et il y en a dans tous les niveaux !

Approche : Depuis le parking de Can Massana, prendre le sentier en direction du refuge Vincenç Barbé et le dépasser. On marche encore environ 15 minutes. Il faut bien repérer l’aiguille en question ou sa voisine, El Dit, le doigt en français. À l’aplomb, un chemin mène en direction du second. Quitter le sentier jusqu’à arriver au pied de l’Agulla Facil (si vous êtes au pied de El Dit, redescendez…), Et contournez le socle par la droite, ou faites la longueur zéro.

La voie :

L0 : 5b+; Court dièdre en rocher moyen. Tirer ensuite à droite pour trouver le vrai départ, au point le plus bas.

L1 : 4a; Immense dalle avec un seul point de protection (on a rajouté un friend). Relais sur buriles (pitons à compression dans un trou percé artificiellement).

L2 : 5b; Fissure puis surplomb (nombreux relais en sortie de surplomb, comme souvent en Espagne avec les buriles, le mieux est de ne pas s’y attarder). Encore un goujon dans la dalle puis relais (trois buriles).

L3 : 4a; Tirer à droite et remonter la fissure évidente. Paraît il qu’il y aurait un burile ? Relais évident à construire.

Descente : remonter quelques mètres jusqu’au cailloux suivant et descendre le couloir à gauche pour trouver un chemin.

1iere ascension : J.E. Castellnou, C. Freixes en 1991

Difficulté : D; 5b; 115 mètres

Matériel : Friends moyens, câblés, matériel grande voie équipée

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