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Puig Campana – Nueva Edicion et Julia

Alicante est définitivement un endroit bien triste, une côte auparavant magnifique et désormais ruinée par le tourisme et les promoteurs immobiliers. Ceci dit, les grimpeurs ne s’y rendent que rarement pour les joies de la plage, mais bien pour les falaises à quelques kilomètres de la côte, et également pour le majestueux Penon de Ifach.

Alors même si la côte a été sacrifiée pour la consommation, n’oubliez pas que passé les blocs de bétons, la nature est très facilement accessible dans l’arrière pays, nullement fréquenté. Et certaines parois sont magnifiques. Dans cet article est présenté le Puig Campana, avec des piliers de plus de 500 mètres de dénivelé, en rocher parfait dans une région où la grimpe hivernale se fait en tee shirt. Pas mal, non?

Le Puig Campana - La ligne "Nueva Edicion" suit le pilier raide directement à l'aplomb du sommet

Le Puig Campana – La ligne « Nueva Edicion » suit le pilier raide directement à l’aplomb du sommet

L’approche est certes un peu longue (50 petites minutes), mais fort agréable: on se dirige aisément à vue vers l’imposant pilier que parcourt la voie « Nueva Edicion », dans un décors enchanteur, dominant au loin la ville d’Alicante, aux immeubles étonnants.

Au premier relais, par une journée très ventée. Au dessus, on distingue le dièdre de la seconde longueur de "Julia"

Au premier relais, par une journée très ventée. Au dessus, on distingue le dièdre de la seconde longueur de « Julia »

Il s’agit plus ou moins d’une voie à « l’anglaise » où les goujons, spits et pitons n’ont été placés qu’avec une grande parcimonie. L’escalade est alors souvent engagée, et très directe. Le cheminement est donc parfois audacieux et peu logique, évitant les zones bien protégeables pour franchir au plus compact des dalles raides, cherchant ainsi la difficulté et l’exposition. Ainsi, la première longueur est la plus radicale…

L’attaque est aisée à trouver, car les départs des voies de droite, notamment « Julia », sont marqués par des lignes logiques. Un bon topo est utile pour ne pas se tromper de voie. Notre voie démarre donc quelques mètres à gauche (flèche au départ), dans un dalle compacte équipée de deux pitons à moitié enfoncés au milieu.

La voie:

L1: 6b+ exposé. Rejoindre les deux pitons (assez fin), puis monter quelques bons mètres au dessus dans une dalle raide. Une faiblesse permet alors de s’échapper à droite pour rejoindre la vire où se font les relais des autres voies. Ne pas continuer la longueur en faisant une sortie directe, car elle devient alors encore plus dangereuse. Si on se trompe on peut tout de même faire un relais au début de la seconde longueur, dans une niche. Cette longueur est évitable par la droite.

L2: 6c. Su certains topos cette longueur est divisée en deux (6b puis 6c). Ne pas suivre le dièdre fissuré droit au dessus le relais (voie « Julia », 6a par ailleurs très beau), mais continuer quelques mètres à gauche la rampe et rejoindre ainsi une niche pourvue d’une bonne lunule. Continuer droit dans la dalle au dessus et franchir un beau bombé (deux goujons), puis par des cannelures fissurées, tirer à droite pour faire le relais sur pitons, à l’aplomb d’un petit toit (ne pas se diriger à gauche vers une zone de faiblesse évidente). Très grande longueur.

L3: 6a. Raide et majeur, qui passe d’abord un petit toit directement au dessus le relais, et qui poursuit ensuite dans des dalles cannelées assez engagées. Pas d’équipement en place.

L4: 6a à nouveau, qui se joue également de fissures discontinues, très agréables à grimper. Il faut anticiper l’escalade et l’assurage pour être à l’aise. Pas d’équipement en place, relais à construire.

Les longueurs intermédiaires en 6a, raides, très sculptées et sans aucun équipement. Magnifiques!

Les longueurs intermédiaires en 6a, raides, très sculptées et sans aucun équipement. Magnifiques!

L5: 7a. Ne pas se diriger vers le dièdre évident et magnifique à gauche, mais, en ascendance à droite, remonter une dalle équipée de vieux points (escalade assez obligatoire). On poursuit ensuite avec le fil du pilier même à droite, plus simple mais non équipé. Le relais se fait sur une terrasse qui marque la fin des principales difficultés.

D’ici, un itinéraire de descente relativement complexe est envisageable, à gauche de la voie, en rappel et désescalade de vires. Cependant le pilier majestueux est loin d’être fini, et je vous recommande fortement de poursuivre l’ascension. La suite se fait plus ou moins à vue sur le fil même du pilier.

Fin de l’ascension du pilier: On poursuit avec 230 mètres d’escalade en niveau moyen (5) sur un très beau rocher, dans du terrain montagne: manipes de corde, lecture du terrain et choix d’itinéraire sont alors au programme. Cela complète à merveille les difficultés précédemment rencontrées, et offre ainsi une course complète avec une certaine envergure.

Environ 150 mètres sous le sommet, on arrive à une large vire qui marque la fin des difficultés. D’ici, on peut encore rejoindre le sommet, ce qui doit être intéressant mais cela complique alors la descente. La solution classique consiste alors à suivre la vire vers la droite (en regardant le sommet), où des câbles protègent les passages les plus osés. cette vire mène à un large couloir, qui ramène lui même au pied de la voie.

La descente, avec en arrière plan Alicante. Deux mondes bien différents!

La descente, avec en arrière plan Alicante. Deux mondes bien différents!

Difficulté: ED, 7a et 6b+ expo. Cotation anglaise (du topo): E5/6a. 400 mètres. Engagement III

1ière ascension: R. et C.J. Edwards, en 1995.

Matériel: classique terrain d’aventure, en doublant éventuellement les friends de taille moyenne.

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Topo Nueva Edicion au Puig Campana

Topo Nueva Edicion au Puig Campana