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Moniteur d'escalade Calanques, Sainte Victoire et provence, pour l'abordage des falaises et autres aventures verticales ! En méditerranée et au delà …

Relais en grande voie

Assurage du second avec un reverso en mode plaquette

Après quelques (belles, espérons le !) sorties en falaise, il est tout à fait normal de vouloir prendre encore un peu de hauteur et de passer un pas de plus dans l’aventure sportive, but pourtant presque oublié de l’escalade ! Vous savez donc faire des aller-retours sur des voies d’une longueur, et effectuer une réchappe. L’idée ici est de ne pas conclure son ascension au premier relais (deux points espacés d’environ 30 centimètres marquant la fin d’une longueur) mais de poursuivre ensuite vers le haut la grimpe. Une fois de plus, il s’agit de ma méthode employée, il existe d’autres façons de faire. Soyez certain d’apprendre avec un vrai connaisseur, et ne vous fiez pas à ceux qui auront besoin de deux fois plus de matériel qu’ici nécessaire…

Matériel nécessaire :

  • Le vache (double de préférence, toujours…)
  • Une dégaine
  • Un descendeur reverso avec deux mousquetons à vis
  • Une sangle de 120 centimètres avec un mousqueton à vis

Contexte :

  • J’arrive au relais
  • Je fais monter le second (qui était juste auparavant mon assureur)
  • L’un des grimpeurs repart en tête au dessus du relais

Comme d’habitude, mon premier réflexe en arrivant au relais est de me sécuriser ! Je me vache donc au point du bas. Nous partons ici du principe que les deux points ne sont pas reliés mais parfaitement solides. La première étape pour installer un relais est de relier ses deux points : j’attache avec mon mousqueton à vis la sangle de 120 centimètres dans le point du bas, puis j’attache cette même sangle dans le point du haut via le mousqueton du haut de ma dégaine (risque important de frottement si on passe la sangle dans le mousqueton du bas de la dégaine car la corde y passera aussi, plus tard). Les deux points sont donc ainsi reliés, il faut désormais les trianguler : je tire les deux brins (un de chaque coté de chaque mousqueton) de sangle en direction de mon second. Je crée alors une boucle en effectuant un nœud de plein poing, toujours en direction de l’assureur. Je me vache dans cette boucle, soit avec ma vache soit avec ma corde et un nœud de cabestan, pratique car réglable. Se vacher une seconde fois avec une corde ou vache « molle » (non tendue) peut se faire pour rajouter en sécurité, notamment en cas de chute de pierres… On n’enseigne aujourd’hui plus la méthode de relais avec un mousqueton de travail, ou mousqueton primaire, car avec les charges multiples ce dernier travaille mal.

A ce niveau, je déclare à mon assureur que je suis vaché. Il libère la corde et m’en tien informé. Je la ravale entièrement (soit on l’enkite proprement à ses pieds soit on l’attache régulièrement par boucles à la sangle du relais – taille initiale des boucles d’environ 6-7 mètres, de plus en plus petites si mon second repart en tête, inversement sinon). Une fois toute la corde avalée, mon assureur est censé me signaler le « bout de corde ».

J’installe alors l’assurance pour faire monter mon second : je passe sa corde (ou ses deux cordes si l’on grimpe en corde à double) dans le descendeur reverso en mode plaquette : le reverso est attaché au relais (toujours la boucle créée précédemment) via un mousqueton à vis par le gros trou du haut, et sa corde passe dans la gorge d’assurage de l’appareil, le brin côté grimpeur est celui le plus haut, le brin à tirer pour l’assurer celui du bas. Je verrouille alors la corde dans le reverso en attachant la corde avec un mousqueton à vis comme on l’aurait fait pour un assurage classique mais sans attacher l’ensemble au baudrier. Ainsi, le système est autobloquant si mon grimpeur tombe mais quand je l’assure, la corde coulisse bien dans l’appareil. Il est extrêmement important de vérifier le bon fonctionnement avant d’assurer mon camarade ! Ensuite, je peux lui dire de monter. Il récupère donc tout le matériel, et vient se vacher dans la boucle de triangulation du relais. Si je dois lui donner du mu durant son ascension, je dois déverrouiller le descendeur, soit en faisant des allers-retours bas/haut avec le mousqueton non attaché au relais (très lent mais sûr), soit en tirant le trou du bas du descendeur vers le haut (pénible).

Départ du relais en ayant bien mis la dégaine du point supérieur, empêchant une chute non retenable

Une fois au relais, l’un des deux grimpeurs repart en tête : il est important que la corde soit correctement disposée pour ne pas faire de nœud. Si elle a proprement été posée et que l’on pratique le reversible, que l’on change à chaque longueur de leader, il n’y a rien à faire, il faut juste que le nouveau leader passe bien sa corde dans la dégaine qui compose le point haut du relais avant de se dévacher, pour éviter un facteur 2 et une absence de chance d’être retenu par le second sans renvoi en cas de chute. Si l’on garde un leader fixe, il faut retourner la corde si elle est posée par terre : le plus simple est de partir du brin du second, de tirer toute la corde jusqu’au leader en la posant proprement par terre.

Si l’on grimpe en corde à double (cas très courant !), on passe simplement les deux cordes du second dans le descendeur, une dans chaque gorge.

Si l’on grimpe à trois, nous avons deux seconds, l’assurage s’effectue de la même manière sauf que les deux seconds se laissent quelques mètres d’écart pour ne pas se gêner. Le système étant autobloquant, on peut aisément assurer correctement chacun des grimpeurs un par un.

Les erreurs à ne pas faire :

  • Se dévacher, notamment entre le moment où l’on arrive au relais et celui où l’on vient se mettre dans la boucle
  • Trop communiquer, inefficacement – il est important que tout soit bref et clair
  • Rester mal installé – des fois ça peut aller cinq minutes mais l’on reste une heure…
  • Ne pas vérifier le bon sens du reverso
  • Avoir un second qui part dès la corde tendue…
  • Ne pas clipper la dégaine avant de repartir

Ce n’est pas plus compliqué, mais se tromper est particulièrement rapide et dangereux…

Bonne grimpe et à bientôt pour les prochaines manipes, et n’hésitez pas à me faire part de vos appréciations, conseils, ou remarques d’amélioration !

Ces cours sont libres mais principalement destiné à mes élèves après avoir vu ensemble sur un vrai support ces divers points de sécurité. Ils ne peuvent pas remplacer un véritable enseignement sur le terrain.

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